Le Narcissisme – De l’amour de soi à l’amour de l’autre

LE NARCISSISME
De l’amour de soi à l’amour de l’autre

Gérard Bonnet

Collection PSY POUR TOUS
Éditions In Press

L’ouvrage :

Le narcissisme n’est pas une maladie. C’est la pire ou la meilleure des choses, selon la façon dont il est vécu. Il devient un piège, quand on n’en retient que la face évidente comme on le fait couramment aujourd’hui. Que de comportements sont qualifiés de narcissiques, qui vont des innombrables pratiques destinées à captiver l’attention de l’autre ou à lui plaire, jusqu’à ceux des pervers narcissiques tant décriés ! Alors qu’il s’agit de tout autre chose.

Ce livre décrit pas à pas comment se constitue le narcissisme, de la naissance à l’âge adulte. Il nait de l’amour que porte l’adulte à l’enfant et de tout ce qu’il y met sans en avoir conscience. Il se construit vraiment quand l’enfant devient sujet et s’approprie cet amour. Il s’épanouit enfin quand ce sujet devient capable d’aimer l’autre comme il a été aimé.

Auquel cas, s’aimer narcissiquement n’est pas un mal, c’est une nécessité. Sinon il ne sortirait rien de nous, pas même une fleur !

L’auteur :

Gérard Bonnet
Psychanalyste (APF), co-créateur du Collège des Hautes Etudes Psychanalytiques, Gérard Bonnet a été enseignant de psychopathologie à l’Université Paris VII, secrétaire de rédaction de la Revue Psychanalyse à l’Université, et il est l’auteur de nombreux ouvrages de psychanalyse Après avoir travaillé toute sa carrière en hôpital et en secteurs psychiatriques, il dirige actuellement l’Ecole de Propédeutique à la Connaissance de l’Inconscient (EPCI), où il donne un enseignement de psychanalyse destiné à un large public qui est à l’origine de ses ouvrages actuels.

Bibliographie :

Tous les livres de Gérard Bonnet sur Babelio :
http://www.babelio.com/auteur/Gerard-Bonnet/80675/bibliographie

Premières pages :

« Pensez-vous, Docteur, que je sois narcissique ? »

Quand, au premier contact, Yvette, une jolie femme de 4O ans m’a posé cette question, je suis resté assez perplexe. Ma première réaction a failli être celle de tout praticien expérimenté : lui demander ce qu’elle entendait exactement par ce terme. Mais ce type de réponse n’allait-il pas amorcer un jeu de miroir dans la logique de la question ? C’est pourquoi je me suis ravisé. Je lui ai répondu que, si elle le voulait bien, nous allions chercher ensemble la réponse, et cette recherche a duré fort longtemps, quelques cinq années de psychanalyse en bonne et due forme, qui n’ont pas été inutiles, au cours de laquelle elle a pu constater que bien évidemment, elle était narcissique, mais que cela allait bien au-delà de ce qu’elle pouvait imaginer.

Qu’en est-il résulté ? Bien des éclairages que je vais reprendre ici ou là au cours de ce livre : ils ont confirmé que si Yvette se posait la question, c’est d’abord parce qu’elle portait à son image un amour qu’elle estimait excessif, ce qui était bien dans l’air du temps. Il suffisait de la voir soigneusement vêtue et maquillée pour comprendre. Mais il est évident aussi qu’elle était motivée à son insu par une interrogation plus profonde : elle se faisait l’interprète de tout un monde actuel, vivant sous le coup de ce que j’ai appelé la « tyrannie du paraître » , et qui accorde à l’apparence une importance déterminante. Seulement voilà : est-ce seulement cela le narcissisme ? S’agit-il simplement d’une question d’image comme on nous le donne à croire ? Le terme est tellement passé dans le langage courant sous cette acception limitée, qu’on l’utilise à tout propos et qu’on ne sait plus très bien ce qu’il veut dire. On qualifie de narcissique le solitaire qui se réfugie dans sa thébaïde et n’en veut plus sortir, – le trappiste chrétien ou le moine hindou par exemple, ce qui n’est pas complètement faux on le verra -, tout autant que telle ou telle vedette exubérante de la scène médiatique actuelle, et là encore, pourquoi pas. D’ailleurs la psychanalyse ne fait guère mieux qui utilise le même mot pour désigner l’enfant en l’un des moments clés de son existence, comme aussi pour décrire ce que l’on appelle les perversions narcissiques, avec le succès que l’on sait ! D’ailleurs, dans la tradition freudienne la plus classique, on utilise le qualificatif de narcissique aussi bien à propos de certaines névroses, que pour caractériser les psychoses les plus graves, ou même les perversions. Les médias ne sont pas en reste. Il suffit d’écouter aujourd’hui une émission de radio ou de télévision pour se rendre à l’évidence : bien des comportements sont étiquetés du label narcissique, qui vont des selfies aux soins de beauté ou de chirurgie esthétique, sans trop savoir s’il faut les encourager ou bien les limiter. Dans ces conditions on comprend aisément la question posée par Yvette : « suis-je narcissique ? » et, sous-entendu, « est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? » Compte tenu de l’usage illimité du qualificatif, tout le monde se pose plus ou moins la question aujourd’hui.

Le symptôme d’une époque

Cela suffit-il à disqualifier cette appellation et faut-il y renoncer comme on renonce à ces fausses étiquettes qui ne font que masquer les produits que l’on veut vendre à tout prix ? J’avoue que j’ai été tenté parfois par cette solution, et c’est pourquoi je n’ai pratiquement pas utilisé ce terme durant des années d’enseignements, d’écrits et de recherches, alors qu’elles portaient sur des problématiques où le narcissisme est roi. Si j’ai changé d’avis, c’est parce qu’il m’a semblé finalement que la prolifération actuelle était le symptôme d’une époque, de notre époque, et qu’à cet égard, elle avait sans doute beaucoup à nous apprendre, et à apprendre aussi à ceux qui se sentent concernés d’une façon ou d’une autre par cette appellation. Yvette se faisant l’interprète de beaucoup autour d’elles qui n’avaient ni le temps ni les moyens de s’adresser à qui de droit, il fallait y répondre et s’y employer dans un dessein précis : faire en sorte qu’on ne réduise pas le narcissisme à sa version commune, à la caricature qu’on en donne, et en formuler le sens profond, celui que la psychanalyse a découvert au fil du temps en se mettant à l’écoute de l’inconscient. Envisagé sous cet angle, ce terme a une portée universelle, c’est une clé qui permet à chacun d’accéder d’une façon qui lui est propre à des lieux de lui-même dont il n’a pas idée.

Détails :

10 euros
format 11,5 x 18 cm
150 pages
16 septembre 2016

Collection Psy pour tous aux éditions In Press, Paris.
Dirigée par Gérard Bonnet

Cette collection met à la portée de tous les concepts psychanalytiques les plus courants. Rigoureux, mais toujours accessible, les ouvrages de la collection sont destinés à tout public. Un plan clair, un propos accessible, des livres courts à petit prix.

Site Web – http://www.inpress.fr/nouvelle-collection-psy-pour-tous/


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