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Le
psychanalyste,
cet inconnu
Le
psychanalyste est méconnu quand il n'est pas tout à fait inconnu. Afin de vous
renseigner sur ce qu'il est et ce qu'il n'est pas, voici quelques précisions
sur sa nature (formation, reconnaissance professionnelle et spécificité) qui
intéresseront autant le profane que le psy confirmé.
De
tous temps -et de toute éternité, pourrait-on même ajouter- la très grande
majorité des textes officiels présentant le psychanalyste s'est
malheureusement bornée à en faire un quelconque "thérapeute utilisant
une approche de psychothérapie développée par Freud, et étant habituellement
un psychiatre ou un psychologue ayant suivi une formation en ce sens. Précisons
qu'au Québec, ni le titre, ni l'exercice de la psychanalyse ne sont contrôlés.."
Devant cette définition de tâche pour le moins cursive et fuyante, et aussi
toutes les railleries et remises en question dont la psychanalyse a été
l'objet, je voudrais apporter les précisions suivantes:
1. Parmi la kyrielle de thérapeutes oeuvrant dans le secteur de la santé
mentale, il serait bon de rappeler que la "formation en ce sens"
mentionnée ci-haut se veut -dans les faits- une obligation -pour l'aspirant
psychanalyste- à se soumettre lui-même à une thérapie personnelle en bonne
et dûe forme avec l'un de ses pairs, selon ladite approche psychanalytique; on
aura beau parler de séminaires, de clinicat, de stages, de formation spécialisée,
il n'en demeurera jamais moins qu'avant de tenter de mettre de l'ordre dans
l'esprit d'autrui, il faut manifestement débuter par le sien, dans le but de
justement éluder le syndrome du "cordonnier mal chaussé". Et c'est
en ce sens, je crois, qu'il faut souligner que le psychanalyste se veut le seul
professionnel du domaine qui soit contraint à ce travail personnel en
profondeur, AVANT de pouvoir exercer. Cet aspect de la formation psychanalytique
se veut capital, et gagnerait conséquemment à devenir un paramètre plus connu
de cette dite pratique professionnelle.
2. Que même si "au Québec, ni le titre, ni l'exercice de la
psychanalyse ne sont contrôlés", la plupart -pour ne pas dire 99%- des
psychanalystes qui ne sont ni psychiatre, ni psychologue [à la manière de Théodor
Reik, de Sabina Spielrein et de tant d'autres] possède tout de même des études
de calibre universitaire dans un domaine connexe [i.e. relation d'aide style
Portelance, travail social, counseling, intervention sociale, nursing..]; très
très rares sont ceux qui n'exercent qu'à partir de la seule complétion de
leur psychanalyse didactique.
3. Que fondamentalement -même s'il ne s'agit pas là de son apanage
exclusif- le psychanalyste se veut un spécialiste en titre, le spécialiste de
l'inconscient et de toutes ses subtiles ramifications dans le quotidien, et que
c'est à partir de ce même éclairage spécifique que son étude du désordre
mental en présence va s'articuler et se développer, autant du point de vue
diagnostic que pronostic.
4. Que l'optique dite "jungienne" du psychanalyste va dans une
tangente spiritualisante des faits psychiques, à la limite même de la métaphysique,
ce qu'une vision "freudienne" de la situation ne permet en aucun temps
[le point de focalisation restant inéluctablement la libido en tant qu'essence
sexuelle basique]. Néanmoins, dans un cas comme dans l'autre, la rigueur des
observations et du traitement cliniques n'est jamais relâchée pour autant,
formations didactique ET académique obligeant.
Voilà ! S'il vous agrée de me partager vos impressions ou réactions, vous
pouvez me rejoindre via ma page de membre de Psycho-ressources. En espérant
avoir peut-être -modestement- complémenté davantage notre "modus curandi"
proprement psychanalytique !
Richard
L. Robert, Ph.D.
Psychanalyste
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