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Le projet d'Antigone
Parcours vers la mort d'une fille d'
OEdipe

(présentation de livre)
Sous la direction de Louise Grenier, Psychologue, Psychanalyste
et Suzanne Tremblay
Éditions Liber, 2005

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Le projet d'Antigone
Parcours vers la mort d'une fille d'
OEdipe

Résumé

Vaut-il la peine de mourir pour une cause? Vaut-il la peine de mourir pour défendre son désir? Ce recueil interroge l’énigme suscitée par cette figure de l’extrême au féminin qui met la mort au service d’un idéal absolu. Antigone, fille d’Œdipe, veut donner une sépulture à son frère Polynice malgré l’interdiction du roi Créon. Il faut enterrer le cadavre, accomplir les rites funéraires, quitte à en mourir. Jamais elle ne renonce à son projet. Rien ne la détourne de ce qu’elle considère comme un devoir sacré. Est-elle folle? Est-elle monstrueuse? Est-elle sublime? Héroïne tragique par excellence, elle incarne dans l’imaginaire occidental la part exclue de la communauté, celle «qui ne cède pas sur son désir» (Lacan).

Depuis l’Antiquité, la pièce de Sophocle ne cesse de fasciner et d’interroger mythologues et philosophes, anthropologues et historiens, dramaturges et poètes, psychologues et psychanalystes. D’Aristote à Kant, de Kierkegaard à Hegel, de Freud à Lacan, Antigone a été considérée non seulement comme la plus grande des tragédies grecques, mais aussi comme l’une des œuvres les plus achevées que l’esprit humain ait jamais produites. Ce recueil s’inscrit dans le sillage de ces lectures plurielles. Provenant de divers champs théoriques et pratiques, les collaborateurs qu’il réunit s’interrogent à leur tour sur la figure complexe de l’héroïne tragique. À travers eux, le lecteur pourra sans doute rencontrer sa propre Antigone.

Présentation

LE PROJET D'ANTIGONE 
Parcours vers la mort d’une fille d’Œdipe 

Née de la relation incestueuse d'Œdipe et de sa mère Jocaste, Antigone veut donner une sépulture à son frère Polynice malgré l'interdiction du roi Créon. Il faut enterrer le cadavre, accomplir les rites funéraires, symboliser cette mort livrée au désert, clame-t-elle. Quitte à en mourir. Jamais, elle ne renonce à son projet. Aucune objurgation, aucun raisonnement, rien ! Rien ne la détourne de qu’elle considère comme un devoir sacré. Ainsi, elle va vers la mort et entraîne dans le même désastre la famille de son ennemi.

Est-elle folle ? Est-elle monstrueuse ? Est-elle sublime ? La « pure » Antigone appelle le martyre comme d'autres l'extase amoureuse ! Elle choisit d'être enterrée vive après avoir clamé son appartenance au monde des morts. Le lecteur de Sophocle est fasciné par l'absolu – par la violence ?- de la position morale de la fille d'Œdipe pour qui le désir coïncide avec une loi suicidaire ? N’est-elle que le porte-parole d’une loi divine qui s'oppose à la loi humaine représentée par Créon ? N'est-elle que le défenseur du droit du frère – ou du père – à obtenir d'être reconnu dans son humanité – inhumé – au-delà de la mort ? N'est-elle que le regard d'un père en exil, aboli ? N'est-elle que l'héritière des passions incestueuses de ses parents et de la malédiction de sa lignée ? Depuis l’espace antique, Antigone continue de nous faire signe, d’ébranler nos certitudes, de renverser nos valeurs, de représenter l’irreprésentable.

La question d'Antigone, telle que posée par le génie de Sophocle, n’est-elle pas sans cesse relancée. Qu'est-ce à dire ? Sinon qu’elle personnifie l'inédit de notre rapport à la mort, la nôtre tout aussi bien que celle de ceux qui nous ont précédés et dont nous ne savons rien. Antigone est inhumaine comme seul le surmoi archaïque peut l’être. C’est une voix qui désigne le néant comme étant son objet. Jouis, dit-il, meurt ! N'est-ce pas encore l’envers du désir pur, incestueux qui traverse la culture et dont nous ne voulons rien savoir ?

L’éclat d’Antigone rayonne dans la littérature, le théâtre, la philosophie, la sociologie, l'anthropologie et la psychanalyse. Dans un croisement incessant de fils discursifs, son « destin funeste » donne à penser le féminin contre le masculin, l’amour contre la haine, la rébellion contre la soumission, la vie contre la mort. À la psychanalyse, elle ouvre des questions importantes qui sont celles du désir de l'analyste, de la symbolisation de ce qu’il y a de plus obscur dans l’expérience subjective, de la fin de l'analyse et enfin, de l'éthique dans la clinique. Toute relation, incluant le transfert, porterait-elle en elle l'image de sa fin en même temps qu'un désir d'éternité dans une sorte de rappel incestueux qui résisterait à la castration ?

En dialogue avec cette réflexion, le colloque interrogera Antigone à partir des lieux et des champs de pensée propres aux conférenciers et conférencières. Il leur appartiendra d’apporter leurs positions personnelles et d’enrichir par-là notre réflexion. Il s’agit donc de « penser » Antigone, de la revisiter selon des points de vues divers, voire divergents, tout en indiquant la portée de cette figure mythique dans notre imaginaire collectif, dans nos pratiques théoriques et dans la cure analytique. 

Louise Grenier, coordonnatrice du GEPI
Suzanne Tremblay, présidente de l'APPQ

ASSOCIATION DES PSYCHOTHÉRAPEUTES PSYCHANALYTIQUES DU QUÉBEC (APPQ)
GROUPE D'ÉTUDES PSYCHANALYTIQUES INTERDISCIPLINAIRES (GEPI)

Les collaborateurs

Janick Auberger, Dario De Facendis, Gaëlle Fiasse, Louise Grenier, 
Marie Claire Lanctôt Bélanger, Isabelle Lasvergnas, Georges Leroux, 
André Lussier, Patrick Mahony, Lorraine Pintal, Suzanne Tremblay

Le livre

titre: Le projet d’Antigone
sous-titre: Parcours vers la mort d’une fille d’Œdipe
auteur: sous la direction de Louise Grenier et Suzanne Tremblay 
format: 5,5po x 9po
pages: 174
prix : 23$
isbn: 2-89578-068-4

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© 2006 Tous droits réservés - Louise Grenier
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