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Pourquoi la psychothérapie?
Fondements, méthodes, applications
(présentation de livre)

Éditions Dunod, Paris, France, 2005, 330 pages
Fédération Française de Psychothérapie
Sous la direction de Tan Nguyen
Préface de Serge Ginger et Michel Meignant
Page Psycho-Ressource de Serge Ginger


POURQUOI LA PSYCHOTHÉRAPIE ?
Les Fondements, Les Méthodes, Les Applications
(Livre collectif FFdP, édit. Dunod, Paris 2005, 330 pages)

SOMMAIRE

– Préface – Serge Ginger et Michel Meignant
– Introduction – Tan Nguyen

Partie 1. Les fondements
– Les psychothérapies : unité, diversité, complexité – Edmond Marc
– La psychothérapie, entre psychanalyse et philosophie – Tan Nguyen 
– Psychiatrie psychodynamique et psychothérapie – Pr. A. W. Szafran
– Le Désir et sa liberté – Robert Misrahi

Partie 2. Les méthodes
– La Psychologie Adlérienne – Lionel Nadaud
– La Psychosynthèse – Tan Nguyen
– La psychothérapie de la motivation – Armen Tarpinian
– L’approche centrée sur la personne de Carl Rogers – Hélène Bonsergent
– La Gestalt-thérapie – Gonzague Masquelier
– L’Analyse Transactionnelle – Laurie Hawkes
– La psychothérapie systémique – Edith Goldbeter
– La Sophia-analyse – Hervé Etienne
– L’Analyse Psycho-Organique – Terence Dreano

Partie 3. Les applications
– La souffrance psychique – Dr Alberto Alberti
– Psychothérapies de couple – Dr Charles Gellman
– La sexologie humaniste analytique – Dr Michel Meignant
– La thérapie sociale – Charles Rojzman
– La psychothérapie post-traumatique et l’EMDR – Pr David Servan- Schreiber
– La thérapie psycho-corporelle – Claude Vaux

Partie 4. La formation
– Former le psychothérapeute – Éric Champ
– La formation comme espace thérapeutique – Cosima Guérin
– La supervision – Anne Fraisse

Postface : La psychothérapie : une activité sociale créatrice – Alain Delourme


PRÉFACE

LA PSYCHOTHÉRAPIE,
NEE DE PARENTS CONNUS… 
ET ENFIN LEGITIMEE !

Serge Ginger (*) en collaboration avec Michel Meignant (**)

La publication de cet ouvrage collectif de la Fédération Française de Psychothérapie (FFdP) est contemporaine de la naissance officielle de la profession de psychothérapeute en France.
En effet, le titre de psychothérapeute vient enfin d’être réglementé par la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 — dont l’art 52 précise :

L'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes.
L'inscription est enregistrée sur une liste dressée par le représentant de l'État dans le département de leur résidence professionnelle. Elle est tenue à jour, mise à la disposition du public et publiée régulièrement. Cette liste mentionne les formations suivies par le professionnel. En cas de transfert de la résidence professionnelle dans un autre département, une nouvelle inscription est obligatoire. La même obligation s'impose aux personnes qui, après deux ans d'interruption, veulent à nouveau faire usage du titre de psychothérapeute.
L'inscription sur la liste visée à l'alinéa précédent est de droit pour les titulaires d'un diplôme de docteur en médecine, les personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue dans les conditions définies par l'article 44 de la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant diverses dispositions d'ordre social et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations.
Un décret en Conseil d'État précise les modalités d'application du présent article et les conditions de formation théoriques et pratiques en psychopathologie clinique que doivent remplir les personnes visées aux deuxième et troisième alinéas.

Ce texte représente la 5e version officielle, issue d’une navette parlementaire mouvementée, qui a duré 10 mois, d’octobre 2003 à juillet 2004. Il s’agit d’un compromis ambigu entre le projet initial, l’amendement Accoyer, voté à l’improviste, à l’unanimité de l’Assemblée nationale, le 8 octobre 2003, et les exigences contradictoires des quatre professions concernées : psychiatres, psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes.
Les organisations représentatives des psychiatres étaient farouchement opposées à toute reconnaissance d’une profession spécifique de psychothérapeute, considérant qu’il ne s’agissait que de soins médicaux parmi d’autres — qui devaient donc être obligatoirement prescrits par un médecin spécialiste. Deux rapports officiels récents venaient étayer cette thèse : le Rapport Pichot-Allilaire, présenté au nom de l'Académie Nationale de Médecine, le 7 juillet 2003 et le Rapport Cléry-Melin (106 pages) remis au Ministre de la santé le 15 septembre 2003. Ces deux imposants rapports s'opposaient à l'unanimité à la "création" d'une profession de psychothérapeutes, estimant qu'il s'agissait explicitement d'une activité médicale ! Il va sans dire que parmi la centaine d'experts consultés, on ne trouve aucun psychothérapeute non médecin ou psychologue (baptisés péjorativement les "ni-ni" ! ).
Les organisations de psychologues, de leur côté, considéraient la psychothérapie comme une des spécialisations possibles des psychologues. Il s’agissait donc de l’inscrire au programme futur d’enseignement de l’université. 
La plupart des sociétés de psychanalyse estimaient que seule la psychothérapie d’inspiration psychanalytique méritait d’être reconnue.

Dans ce contexte de résistance corporatiste, les psychothérapeutes, représentés par la FFdP et l’Affop(1) , se sont unis pour mener des négociations quotidiennes tenaces avec les députés, les sénateurs et les conseillers techniques des trois ministères concernés (santé, professions libérales et cabinet du Premier ministre). Ils ont été activement soutenus par Jacques-Alain Miller, responsable de l’École de la Cause Freudienne (ECF). Nous avons rencontré individuellement plus de 50 parlementaires de tous les partis politiques et avons alimenté une large campagne de presse écrite et audiovisuelle — qui s’est traduite par 90 articles publiés dans les quotidiens et hebdomadaires nationaux à grand tirage (dont 22 articles dans Le Monde et autant dans Libération) et 20 reportages à la radio et sur chacune des chaînes nationales de télévision.
En fin de compte, des 9 propositions initiales votées par surprise en 1re lecture, à l’instigation du Dr Accoyer et visant à psychiatriser la psychothérapie(2) , aucune ne figure plus dans le texte final promulgué !

Bien évidemment, les psychothérapeutes n’avaient pas attendu cet acte de baptême public pour exercer : ils s’étaient largement autoréglementés depuis un quart de siècle, notamment à travers diverses organisations professionnelles nationales, telles que le Psy’G(3) , le SNPPsy(4) , la FFdP et l’Affop, sans parler des nombreuses associations nationales et sociétés savantes représentant les principales méthodes.
Le SNPPsy, puis la FFdP avaient demandé à l'AFNOR(5) une étude approfondie concernant la possibilité de réaliser des travaux à caractère normatif sur la psychothérapie, cela tant sur le plan technique que sur le plan politique. Cette étude, achevée en 1998, concluait à la nécessité d'un soutien des Pouvoirs publics pour conférer la légitimité nécessaire à la démarche(6). L'AFNOR avait rencontré les représentants de l'ensemble des acteurs impliqués : associations d'usagers, psychothérapeutes, médecins, psychologues, psychanalystes, écoles et instituts, pouvoirs publics. Les conclusions de ce rapport soulignaient notamment l'urgent besoin d'information des usagers (encore appelés, selon le cas : consommateurs, patients, clients ou thérapisants). Les réserves de certaines associations de médecins et les aléas politiques n'avaient pas permis alors à cette étude de déboucher sur des décisions officielles.
Ainsi, en l’absence de dispositions légales précises, on ignore encore à ce jour le nombre exact de praticiens qualifiés exerçant en France : les estimations sérieuses varient de 5 000 à 15 000 psychothérapeutes professionnels(7), toutes catégories confondues.
Diverses associations se sont dotées successivement d’écoles et instituts de formation, de groupes d’étude, de supervision et de recherche, de plusieurs revues scientifiques, d’un Code national de déontologie et d’une Charte des usagers.
Face à une demande sociale croissante, liée à la crise mondiale de civilisation que nous traversons (crise économique, politique, familiale, informationnelle) et à l’angoisse qu’elle génère, l’offre de soins ou de « relation d’aide » s’est progressivement développée ; profitant de ce contexte, il faut reconnaître que certains usurpateurs se sont infiltrés dans ce secteur non protégé, avec une formation notoirement insuffisante, voire avec des intentions sectaires. Il était donc devenu nécessaire de clarifier le rôle de chacun (psychologue, psychiatre, psychanalyste, psychothérapeute) ainsi que d’informer le grand public, parfois perdu dans ce qu’on a trop souvent qualifié de « nébuleuse psy » — alors que la variété des méthodes de psychothérapie contribue à leur richesse. 
Qui songerait à réduire le nombre des médicaments à une vingtaine ? D’ailleurs ces méthodes, soi-disant "innombrables", se regroupent aisément en cinq principaux courants : psychanalytique, cognitivo-comportemental, humaniste-existentiel, systémique et intégratif.
La plupart d’entre elles ne visent pas une simple réduction des symptômes de souffrance psychique, mais un abord global de l’être humain, prenant en compte ses cinq dimensions existentielles principales : physique, émotionnelle, intellectuelle, sociale et spirituelle (Serge GINGER, 1987 et 1995(8)).
Pourtant, l'expertise collective de l'INSERM(9) , présentée en février 2004, n'a pris la peine d'évaluer que trois approches psychothérapeutiques : l'approche psychodynamique (ou psychanalytique), l'approche cognitivo-comportementale et l'approche familiale, ignorant délibérément le courant humaniste — lequel regroupe pourtant la majorité des pratiques françaises contemporaines. De plus, cette expertise de 560 pages, s'appuie essentiellement sur un millier de méta-analyses et articles américains, rédigés dans un contexte culturel largement différent(10) ; elle est basée essentiellement sur des questionnaires comportementaux qui s'intéressent aux symptômes et négligent souvent la personnalité globale du patient.

En revanche, un ouvrage collectif récent (Mony ELKAÏM, 2003. À quel psy se vouer ?), écrit avec la collaboration de la FFdP, vient de présenter au grand public la douzaine de méthodes psychanalytiques et psychothérapeutiques les plus répandues en France et ce livre-ci vient compléter avec bonheur ce premier inventaire. Il s’agit d’informer avec sérieux les usagers. 

Une enquête nationale, effectuée à l’occasion des États généraux de la Psychothérapie (2001), avec la participation de l’Institut national de sondages BVA, auprès d’un échantillon représentatif de 8 000 Français adultes, a révélé que 5,2 % de la population avait suivi ou suivait encore une psychothérapie ou une psychanalyse — soit environ 3 millions de personnes. Il s’agit donc bien d’un problème d’ampleur nationale. Soulignons au passage que 84 % des usagers se sont déclarés "satisfaits" ou "très satisfaits" de leur thérapie (Psychologies, 2001).

La profession est donc loin d’être envahie par des "charlatans", malgré les propos délibérément alarmistes du député Bernard Accoyer, initiateur de la nouvelle loi.
Malheureusement, cette loi avait été votée dans un premier temps sans concertation préalable et sous la pression de divers lobbies, sans parler du poids souterrain des grandes multinationales pharmaceutiques – qui subventionnent généreusement le perfectionnement permanent des médecins ainsi que de nombreux congrès et publications scientifiques, et ne portent aucun intérêt au développement de la psychothérapie non médicale.

En définitive, cette loi présente des aspects positifs, mais aussi des points obscurs ou ambigus. 
Le titre et la profession spécifique de psychothérapeute(11) ont obtenu enfin un statut légal. Contrairement au projet initial du législateur, l’accès à la formation n’est pas réservé finalement aux seuls médecins ou psychologues. Les méthodes ne sont pas définies ni limitées.
Tous les professionnels — qu’ils soient psychothérapeutes, psychologues, psychanalystes ou médecins — figureront sur un registre commun et tous devront justifier au minimum d’une formation spécifique en psychopathologie.

La psychopathologie ? Oui, mais laquelle ? Celle des hôpitaux psychiatriques ? Celle du DSM IV américain(12) ? Celle des bancs de la Faculté ? Ou plutôt une psychopathologie spécifique appliquée à la clientèle particulière des psychothérapeutes !
La psychopathologie ? Oui, mais pas seulement ! Elle ne constitue, en effet, qu’une petite partie de la formation indispensable — comprenant notamment un travail sur soi (psychothérapie didactique), une formation méthodologique et technique à l’intervention, une supervision permanente. Une formation à l’anatomie suffirait-elle à qualifier un chirurgien ?

Le combat pour la liberté de choix du thérapeute et de la thérapie n’est donc pas terminé : la vigilance demeure de rigueur pour moduler les décrets d’application à venir. Il faudra continuer à négocier avec le ministère de la santé — et sans doute aussi avec celui des universités, cela pour éviter une mise en place trop rapide de diplômes universitaires qui ne répondraient pas à l’essentiel des exigences fondamentales de cette profession spécifique. L'université française, en effet, ne semble guère en mesure d’assurer actuellement une psychothérapie personnelle, une sélection sur des critères de personnalité, une pratique clinique sur le terrain assortie d'un contrôle professionnel régulier. "L’université ne prétend pas former des psychanalystes dans ses UER de psychanalyse, mais seulement y enseigner des éléments théoriques" (Jacques-Alain Miller, 2003).

Il faudra aussi clarifier la distinction arbitraire instituée par la loi, entre psychanalystes et autres psychothérapeutes et préciser les limites et les définitions. En effet, contrairement aux enseignements universitaires à dominante intellectuelle, la formation des uns comme des autres est assurée actuellement au sein d’écoles et instituts privés et obéit aux mêmes règles : longue psychanalyse ou psychothérapie personnelle, sélection sévère, formation théorique et méthodologique de plusieurs années, suivie d’une pratique contrôlée, supervision permanente, engagement déontologique et accréditation par une commission de pairs.
Il conviendra encore de mettre au point des mesures transitoires pour les professionnels en fonction et faire reconnaître nos annuaires, nos instituts, nos certifications nationales et européennes (dont le Certificat Européen de Psychothérapie, ou CEP, attribué après 3 200 heures de formation en 7 années d’études).

Nos annuaires ? Que représentent-ils ? La dernière édition de l'Annuaire des Psychothérapeutes inscrits au Registre national de la FFdP rassemble 1 054 psychothérapeutes, dont presque les trois-quarts sont des femmes (73 %) — tout comme dans les autres métiers d'aide ou de soins.
L'enregistrement sur cet annuaire(13) implique une démarche volontaire et facultative. Chaque praticien doit faire acte de candidature, remplir un questionnaire de plusieurs pages, être recommandé par un organisme membre, ou être agréé individuellement par le Conseil d'administration, après qu'une Commission d'admission ait examiné son dossier en détail et se soit assurée qu'il réponde bien aux normes de la Fédération (psychothérapie personnelle, formation théorique et pratique — incluant la psychopathologie, supervision permanente, engagement déontologique). .
Ces mille psychothérapeutes, garantis par notre Fédération, ne sont donc pas représentatifs de l'ensemble des praticiens en exercice en France — dont le nombre estimé varie selon les critères de qualification retenus.
Nous avons cependant procédé à une analyse statistique détaillée de ces mille dossiers de psychothérapeutes(14) et le profil obtenu révèle quelques surprises.
Ainsi, leur niveau universitaire de base s'avère relativement élevé : bac + 4, en moyenne, au début des 4 à 5 années d'études en psychothérapie, soit bac + 8 en moyenne, au moment du début de leur pratique. En fait, la quasi-totalité d'entre eux ont exercé pendant plusieurs années un premier métier, avant d'entamer une formation en psychothérapie, à l'âge moyen de 38 ans. Ces études s'échelonnent jusqu'au niveau bac + 16 (sic) et concernent plusieurs domaines, essentiellement dans le champ psycho-médico-social.
Voici un tableau montrant les catégories d'études préalables :

Études psychologiques : 41 %
en sciences humaines : 37 %
médicales : 19 %
sociales : 15 %
scientifiques : 9 %
commerciales : 7 %
juridiques : 5 %
autres : 18 %

(le total dépasse 100 % car certains ont poursuivi successivement plusieurs types d'études — et exercé un ou deux métiers, avant de s'orienter vers une formation de plusieurs années en psychothérapie).

En ce qui concerne la durée des études préalables, on s'aperçoit que près des trois-quarts ont débuté après un niveau bac + 3 ou au-delà (33 % après un niveau bac + 5 ou davantage). Seuls 9 % ne sont pas bacheliers, mais ont effectué préalablement un parcours technique, commercial ou artistique.
Il convient de souligner en outre que l'immense majorité des psychothérapeutes poursuivent tout au long de leur carrière une formation professionnelle continue régulière, sous la forme de stages, colloques et congrès (représentant généralement plusieurs jours par année), sans parler d'une supervision obligatoire, selon les critères de notre Code de déontologie professionnelle. Un tel perfectionnement ou recyclage est rendu nécessaire par la rapide évolution des méthodes et techniques dans ce domaine sensible.
Poursuivant ce survol, notons que les psychothérapeutes sont assez bien répartis sur l'ensemble du territoire national— contrairement aux psychanalystes — puisque la région parisienne regroupe à peine plus d'un quart des praticiens (27 %), pour environ 20 % de la population de la France.
Enfin, les méthodes principales de référence des psychothérapeutes ne correspondent guère aux préjugés des médias et des universitaires.
Ainsi, les praticiens français d'orientation psychanalytique fréquentent essentiellement la vingtaine d'associations de psychanalyse et hésitent à se reconnaître comme psychothérapeutes — contrairement à ce que l'on constate dans la plupart des pays étrangers. Ils sont moins de 10 % à militer au sein de la FFdP. De même, les cognitivo-comportementalistes et les systémiciens se retrouvent généralement entre eux et non dans une fédération pluridisciplinaire. Ainsi, les trois seules méthodes analysées dans le récent rapport national de l'INSERM ne représentent au total que… 13 % des psychothérapies effectivement pratiquées au sein de la Fédération Française de Psychothérapie (FFdP) — dont les références principales sont les approches humanistes, dites encore existentielles (72 %) et les approches combinées ou "multiréférentielles".(18 %). Les méthodes de référence citées par les praticiens de l'annuaire se trouvent être, dans l'ordre : la Gestalt-thérapie, l'hypnose éricsonienne, l'analyse transactionnelle, les approches psychocorporelles, l'analyse psycho-organique, la PNL (dans sa variante thérapeutique), etc. 
Plusieurs de ces méthodes sont présentées ou commentées plus loin, dans cet ouvrage.
90 % des praticiens assurent des psychothérapies individuelles, et 54 % d'entre eux proposent aussi des sessions en groupe, le plus souvent parallèlement à des sessions individuelles, pour potentialiser mutuellement les effets de ces deux approches.
Pour résumer, cette analyse statistique confirme le niveau élevé des psychothérapeutes de la Fédération, ainsi que leur longue expérience clinique, notamment dans le riche domaine des psychothérapies dites humanistes (ancienneté moyenne : 14 ans d'exercice). Nous pensons que les décrets à venir apporteront aux écoles de formation en place depuis de nombreuses années, la reconnaissance publique qu'elles méritent et permettront de mettre en place une collaboration mutuelle avec les universités pour une formation appréciée tant par les spécialistes professionnels que par les pouvoirs publics.

La nouvelle loi du 9 août 2004 marquera ainsi le début et non l’aboutissement de la réglementation de la profession, visant à développer en France une psychothérapie de qualité, dans l’intérêt non seulement des psychothérapeutes qualifiés, mais surtout des usagers, souvent désarmés et mal informés.

L'ouvrage que nous présentons ici vise à compléter cette information, aussi indispensable aux usagers qu'aux Pouvoirs publics, en analysant successivement les fondements de la Psychothérapie, quelques-unes de ses méthodes actuelles ainsi que leur champ d'application, en permanente extension.

Serge Ginger, avec la collaboration du Dr Michel Meignant
Paris, décembre 2004.


Annexe

À titre indicatif, voici quelques statistiques concernant l'édition 2005 de l'Annuaire des Psychothérapeutes inscrits au Registre national de la FFdP. :

Nombre total de praticiens ayant demandé leur inscription : 1 052
Sexe : 73 % de femmes et 27 % d'hommes ; soit une profession aux 3/4 féminine.
Âge statistique moyen : 51 ans
Ancienneté moyenne d'exercice : 13 ans.

Cadre d'exercice :
en profession libérale : 88 % 
en institution : 21 %.
Pratiquent aussi des psychothérapies en groupe : 54 %, soit plus de la moitié.

Lieu d'exercice : 
Région parisienne : 27 % (soit à peine plus d'un quart)
Rhônes-Alpes : 13 %
Provence-Côte d'Azur : 9 %
Midi-Pyrénées : 4 %
Alsace : 4 %
Aquitaine : 4 %
Chacune des autres régions ne dépasse pas 3 %

Courant psychothérapeutique principal de référence :
humaniste-existentiel : 72 % 
psychanalytique : 9 %
systémique: 3 %
cognitivo-comportemental : 2 %
multiréférentiel : 14 %

Niveau universitaire de base :
bac+3 ou davantage : 71 % (dont bac+5 à bac+16 : 33 %) 
bac, bac+1, bac+2 : 20 %
non bacheliers: 9 %
niveau statistique moyen : bac+4 environ 

Type d'études poursuivies : 
psychologiques : 41 %
en sciences humaines : 37 %
médicales : 19 %
sociales : 15 %
scientifiques : 9 %
commerciales : 7 %
juridiques : 5 %
autres : 18 %

(le total dépasse 100 % car certains ont poursuivi successivement plusieurs types d'études avant de s'orienter vers une formation de plusieurs années en psychothérapie).


Bibliographie sommaire

Affop [sous la direction de DAL PALU Bruno] (2004). Le livre blanc de la profession de psychothérapeute. L’Exprimerie. Bordeaux. 
DELOURME Alain & MARC Edmond (2004). Pratiquer la psychothérapie. Dunod, Paris, 290 pages.
DELOURME Alain [sous la direction de] (2001). Pour une psychothérapie plurielle. Retz, Paris, 280 pages.
DURUZ Nicolas, GENNART Michèle et al. (2002). Traité de psychothérapie comparée. Médecine & Hygiène. Genève, 430 pages.
ELKAÏM Mony et al. (2003). À quel psy se vouer ? Psychanalyses, psychothérapies : les principales approches. Le Seuil, Paris, 460 pages.
FFdP [sous la direction de GINGER Serge] (2004). Le « Livre bleu » de la FFdP : La psychothérapie au 21e siècle : les psychothérapeutes. éditions FFdP, Paris, 190 pages + supplément du 8 octobre 2004 : 40 pages.
GINGER Serge et MEIGNANT Michel (2002). La Psychothérapie en France, in Globalized Psychotherapy, sous la direction du Pr Alfred Pritz, Facultas Universitätsverlag, Vienne. 
Magazine Psychologies (2001). Enquête BVA-Psychologies-FFdP. N° spécial 197, mai 01
MARC Edmond (1992). Guide pratique des psychothérapies. Retz, Paris, 3e édition, 2000, 260 pages.
ROUDINESCO Elisabeth (2004). Le patient, le thérapeute et l’État. Fayard, Paris, 180 pages.
SNPPsy [sous la direction de LEFEBVRE Yves]. Profession Psychothérapeute. Buchet/Chastel, Paris 1996, 370 pages.


Notes

(*) Secrétaire général de la FFdP, fondateur de l’École Parisienne de Gestalt, président de la commission européenne d’évaluation des instituts de formation dans les 41pays membres de l’EAP ; auteur de plusieurs ouvrages, traduits en 12 langues.
(**) Président de la FFdP, médecin, psychothérapeute, fondateur de l’amourologie ; auteur de plusieurs ouvrages.

(1) La FFdP rassemble une soixantaine d'organismes (associations, écoles, syndicats), représentant environ 3 000 psychothérapeutes praticiens. L'Association fédérative française des organismes de psychothérapie regroupe une vingtaine d'organismes, représentant environ un millier de psychothérapeutes. 
(2) Les psychothérapies y étaient définies comme « des outils thérapeutiques utilisés dans le traitement des troubles mentaux » dont « la mise en œuvre ne peut relever que de médecins psychiatres… ».
(3) Groupement syndical des praticiens de la psychologie, psychothérapie, psychanalyse.
(4) Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie.
(5) Association Française de Normalisation.
(6) MORVAN F. : Rapport final de l'AFNOR et Annexes au Rapport final, Paris, le 20.07.1998, 120 pages.
(7) Les psychanalystes, quant à eux, seraient environ 5 000, divisées en une vingtaine de sociétés rivales. 
(On dénombrait 11 psychanalystes français seulement, en 1945).
(8) GINGER S. et A. (1987) : La Gestalt, une thérapie du contact. Hommes et groupes, Paris. 7e édit. 2003, 550 p.
(9) GINGER S. (1995) : La Gestalt, l'art du contact. Guide de poche Marabout. 7e édition : Paris 2004, 290 p.
Institut national de la santé et de la recherche médicale.
(10) Ainsi, par exemple, de nombreuses études portent sur l'efficacité de psychanalyses courtes voire ultracourtes (en quelques séances), pratiquement ignorées en France.
(11) Conformément à la Déclaration de Strasbourg (1990), contresignée aujourd’hui par les fédérations nationales de psychothérapeutes de 41 pays d’Europe :
La psychothérapie est une discipline spécifique, du domaine des sciences humaines, dont l'exercice représente une profession libre et autonome.
La formation psychothérapeutique exige un niveau élevé de qualification théorique et clinique.
La diversité des méthodes psychothérapeutiques est garantie.
La formation dans une des méthodes psychothérapeutiques doit s'accomplir intégralement et comprend : la théorie, l'expérience sur sa propre personne et la pratique sous supervision. Sont également acquises de vastes notions sur d'autres méthodes.
L'accès à la profession est soumis à diverses préparations préliminaires, notamment en sciences humaines et sociales.

(12) Manuel statistique énumérant les différents symptômes des maladies mentales, sans chercher à les expliquer.
(13) Rappelons que plusieurs centaines d'autres praticiens ont choisi de s'inscrire sur le registre de l'Affop, la seconde fédération nationale de psychothérapie
(14) Voir tableau statistique résumé en annexe de cette préface.

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