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Et si on s'écoutait parler... (Réflexion)
Par Marie Claude Haumont, France   

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Eh oui, si on s’écoute parler on obtient beaucoup d’informations sur notre façon d’aborder la vie et de réagir au stress.

S’écouter parler a pris un sens négatif dans le langage courant. Ici, il ne s’agit pas de briller dans la conversation, il s’agit d’être attentif aux termes que nous employons.

Nous avons tous des expressions favorites, elles font tellement partie de notre langage qu’elles passent inaperçues pour notre conscient et pourtant elles agissent…

Lorsque vous vous exprimez sur les difficultés de votre vie ou sur un événement douloureux, que dîtes-vous ?

  • « j’en ai plein le dos »

  • « cela m’est resté sur l’estomac »

  • « je ne l’ai pas digéré »

  • « cela m’a coupé les jambes »

  • « cela m’a pris la tête »

  • « j’en ai eu le souffle coupé »

  • « je suis anéanti »

  • « cela m’a laissé sans voix »

  • Etc. 

L’observation de votre langage va vous permettre dans un 1er temps de repérer les endroits de votre corps où vous logez votre stress.

Notre corps est un baromètre qui nous informe qu’un événement passé, qu’il date de 5 mn ou de plusieurs années, a créé une perturbation.

Et si vous ne supportez plus vos maux d’estomac, changez d’expression !

Cela ne résout pas pour autant les difficultés mais peut vous faire prendre conscience que vos pensées conditionnent votre cerveau qui met en place le programme que vous lui avez commandé.

On peut poursuivre avec quelques mots du vocabulaire : 

  • Maladie = mal a dit

  • Soigné = Soi nié

  • Genou = Je Nous

  • Etc.

Dans un 2e temps, notre langage nous indique quelle suite nous allons donner à l’événement:

  • « je ne m’en remettrais jamais »

  • « je ne céderais pas »

  • « je ne ferais plus jamais confiance »

  • « je me vengerais »

  • « je ne pardonnerais jamais »

  • « je me rattraperais sur autre chose »

  • Etc.

Et là aussi nous conditionnons notre cerveau et nous nous trouverons dans la situation qui permettra de réaliser la suite que nous avons choisie avec son lot de conséquences et son cycle infernal.

Pour apprendre à s’écouter, il me paraît intéressant de faire l’expérience de supprimer de notre langage tous les « ne…pas ». C’est un exercice simple mais souvent difficile, il est riche en effets positifs.

Vous allez constater que, le plus souvent, avec l’aide des négations, on se ment à soi-même. En effet, transformez:

  • « je ne peux pas » en « je suis incapable ou inapte » 

  • « je ne l’aime pas » en « je le déteste »

Cela nous fait prendre encore plus conscience de notre dureté, voire intolérance, envers nous-mêmes et les autres. Cet exercice a aussi un effet dynamisant lorsque l’on transforme:

  • « je ne suis plus malade » par « je suis guérie »

  • « je n’ai plus peur » par « je suis confiant »

Je vous suggère de demander l’aide de votre entourage. Demandez-lui de vous reprendre dès que vous utilisez une négation. Vous allez être surpris ! On ne s’écoute vraiment pas parler. Avez-vous perçu la négation ? Comment pouvez-vous la transformer ?

S’écouter parler et écouter vraiment l’autre est bien souvent la clef de la compréhension.

Je suis toujours très heureuse de lire vos réactions, alors n’hésitez pas…

Par Marie Claude Haumont, Praticienne en relation d'aide
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