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Le désir sexuel: Un modèle

Par Jules Bureau, Psychologue, Montréal, Québec, Canada
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Introduction

L’être humain est désir. Désirer pour vivre et vivre, c’est continuer. Or, pour continuer, le vivant, organisme ouvert vers l’extérieur, doit se complexifier sans cesse par l’apport de la vie à l’extérieur de lui. Il se nourrit de cette vitalité. Il croît par elle. Sans elle, il perd sa complexité, stagne et se décompose. Il redevient simple poussière inerte. Pour vivre, pour continuer à vivre, le vivant humain doit désirer. Il lui importe de s’ouvrir vers le dehors de lui-même et de se mettre en marche vers la vie à l’extérieur. Or parmi les différents désirs humains, le désir sexuel est le plus puissant et il constitue notre
principal dynamisme pour la continuité.

Le désir sexuel se caractérise et se singularise par de nombreuses et diverses manifestations (hétérosexualité, zoophilie, homosexualité, pédophilie, travestisme, fétichisme, exhibitionnisme, sadisme, masochisme et bien d’autres formes). Cette diversité d’abord étonne, puis suscite l’intérêt de comprendre la source et l’explication de ces différentes tendances. Plusieurs modèles théoriques sont proposés et aucun n’arrive véritablement à combler le besoin d’unité et d’ordre dans la compréhension de cette ressource humaine, le désir sexuel. Le modèle du désir sexuel que nous proposons est celui de la polarité.

Ce modèle se fonde sur l’identité sexuelle : nous désirons sexuellement de la manière que nous sommes dans notre identité comme homme ou comme femme. Tout désir sexuel naît de l’identité sexuelle (la masculinitude ou la féminitude) et s’exerce selon les formes que prend cette identité sexuelle. Pourtant la facilité à trouver et à utiliser des étiquettes différentes pour les déviances et perversions du désir sexuel humain (sadisme, homosexualité, éphébophilie, pédophilie, transgenralité et autres) conduit à penser que ces désirs sexuels sont différents, qu’ils possèdent leur dynamique spécifique et mettent en jeu des essences différentes. Ce qui n’est aucunement vérifié dans l’étude
clinique de leur phénoménologie et dans la rencontre thérapeutique avec des personnes souffrant de ces différentes détresses. Au contraire, les désirs sexuels partagent tous une même structure, un ressenti similaire. Et nous tentons dans le modèle proposé, celui de la polarité, de rechercher la simplification, l’ordre et l’unité de ces manifestations et de trouver le jaillissement d’une seule et même réalité tendancielle du désir tout comme nous le retrouvons dans les diverses expressions d’autres ressources humaines telles l’intelligence, l’affectivité, la créativité et bien d’autres. De ce modèle de la polarité du désir sexuel, nous cherchons tant la compréhension que l’éducation à la croissance et au
développement de ce désir et à permettre l’intervention clinique pour rectifier ses déviances et ses perversions.

C’est le phénomène du désir sexuel qui nous intéresse, le phénomène étonnant de ses formes diverses opposées: désirer sexuellement une personne de l’autre sexe, ou un animal ou un enfant, ou le même sexe ou une partie seulement de l’autre, cela étonne. Une approche phénoménologique du désir sexuel consiste en une tentative de s’en tenir au phénomène du désir, de le décrire tel qu’il apparaît en cherchant le sens plutôt que l’explicitation, puis en laissant ce phénomène s’ouvrir, jaillir et nous donner ce sens. Une telle approche ne cherche pas les causes (génétiques ou historiques) du désir mais, les
intègre lorsqu’elles apparaissent. Mais qu’est-ce ce désir qui émerge et fait sens? Comment le décrire? Comment sert-il le développement de l’humain? Quand est-il pleinement humain?

Désirer sexuellement implique l’élan de nourrir sa vitalité en contact avec l’extérieur de soi-même. Or pour connaître ce qui est bon pour elle dans cette vie à l’extérieur, la personne à deux sources : le cadre interne de référence (à savoir la subjectivité, l’identité sexuelle) et le cadre externe de référence, ce que les autres (les personnes significatives, les normes, les valeurs culturelles) à l’extérieur de lui indiquent comme désirable. Ce sont les deux parties de notre travail : le désir sexuel subjectif et le désir sexuel objectif.

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Jules Bureau, Psychologue, Montréal, Québec, Canada
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