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La relation particulière
selon A Course in Miracles

Par Michèle-Rose Wainhouse, Psychopédagogue, Écrivain

Site Web: http://michelerosewainhouse.com 

La relation particulière
selon A Course in Miracles

« La relation particulière d'amour est le cadeau dont l'ego se vante le plus et celui qui a le plus d'attrait pour ceux qui refusent de renoncer à la culpabilité. La « dynamique » de l'ego est des plus évidente ici, car en comptant sur l'attirance envers ce qu'il propose, les fantasmes qui ont pour objet la relation particulière d'amour sont souvent sans dissimulation aucune. Ils sont ici généralement jugés acceptables et même considérés normaux. Personne ne trouve bizarre d'aimer et de haïr en même temps, et même ceux qui croient que la haine est un péché se sentent simplement coupables mais ne font rien pour le changer. C'est la condition « normale » de la séparation, et ceux qui apprennent que ce n'est pas normal du tout apparaissent comme des anormaux. Car ce monde est bien l'opposé du Ciel, puisqu'il fut fabriqué pour être son opposé, et tout ce qui est ici va dans la direction directement opposée à ce qui est vrai. Au Ciel, où la signification de l'amour est connue, l'amour est la même chose que l'union. Ici, où l'illusion de l'amour est acceptée à sa place, l'amour est perçu comme une séparation et une exclusion. » A Course in Miracles, T. 16-V

La « relation particulière d’amour » est au centre du système égotique, car elle entretient, dans le sommeil de l’esprit divisé, ce fantasme rêvé appelé « la vie ». C’est la raison pour laquelle l’enseignement de A Course in Miracles en fait son thème principal. Ces relations que le rêveur établit avec « l’autre » sont associées au mode opératoire de l’état-particulier. Pour bien comprendre comment ils sont liés, il faut revenir au « commencement ». 

« Au commencement était le Verbe », postule l’Evangile de Jean. Le mot « Verbe » ou, dans son acception la plus courante « Parole », traduirait le mot grec « Logos », sous entendu dans le langage symbolique chrétien, la Parole de Dieu. Mais si « au commencement était la Parole » et que Dieu n’est pas un corps avec un larynx et des cordes vocales, le mot parole ne peut traduire le mot Logos ; il suggère toutefois l’expression d’un son produit par une vibration. Posons donc comme hypothèse que ce son provient d’un état vibratoire, le mode d’expression d’une source qui générerait cette résonance. Si la source du son est Dieu, et que Dieu est Amour (quel que soit le niveau de croyance en Dieu, aucun ne remet en cause qu’Il soit Amour), Logos, Verbe, Parole, Son, cette vibration d’Amour ne peut avoir une propriété différente de Sa Source. Prenons un exemple simple qui en est la métaphore : d’une source de montagne l’eau émerge, se répand et s’écoule, mais conserve sa propriété (H2O) tout au long de son parcours, même si cette propriété est fragmentée, détournée et polluée. La fonction de la vibration du son (comme celle de l’eau) est de transmettre ou d’étendre sa propriété. Or, si l’Amour est tout ce qui est, cette vibration produirait un son unique, l’Unisson, Logos, dont la fonction intrinsèque serait de s’étendre en se propageant par communion. Cet état-Un de la réalité, abstrait et non concret, n’est certes pas ce qui est expérimenté par le rêveur, car si les sons qu’il entend et ceux qu’il produit sont plutôt discordants, c’est parce qu’ils expriment ce que croit l’esprit divisé auquel il s’identifie : le bruit et la fureur qui agitent son esprit, un état discordant dû à la séparation de sa Cause-Source parce qu’il désire assumer, tout seul, la fonction de la Cause (j’irais jusqu’à faire un parallèle avec la « théorie des cordes », une théorie de l’Univers physique , qui postule que la matière serait constituée de microscopiques brins séparés, des filaments nommés « cordes », qui vibrent séparément). On pourrait en déduire que l’état avant le Big-Bang, donc avant la séparation, est l’état Un et en déduire l’inconcevable : Onde unique, vibrant à l’unisson et nommée Esprit, Effet d’un Tout Omniprésent, Omniscient et Omnipotent, Source et Cause Première Créatrice, auquel, depuis des temps immémoriaux, les hommes ont donné le nom de Dieu. Un Dieu-Cause dont l’incontestable Présence, Connaissance et Pouvoir seraient l’émanation unifiée de son Principe Spirituel, essence abstraite et lumineuse procédant de Sa Source, créant par et dans l’Amour, et non une figure anthropomorphisée. La vastitude de cette force d’Amour originelle, créant éternellement ce qu’Il est, étendrait ses trois attributs par rayonnement, un peu comme le soleil rayonne sa lumière ; et c’est cette extension qui aurait pour nom Effet. Dans le langage symbolique du Cours, cet Effet est le Fils, Effet-Esprit-Logos qui serait Principe Spirituel, aussi abstrait, aimant, omniprésent, omniscient et omnipotent que sa Cause. 

Pour nous aider à déceler les effets des erreurs d’interprétation du rêveur, qui entretiennent le sommeil de l’esprit divisé, la pédagogie de A Course in Miracles établit des liens symboliques avec ses croyances ancestrales judéo-chrétienne encodées dans son esprit divisé, et définit les termes de cette relation Père et Fils. Le Cours associe cependant la notion de Soi à cette unité Père-Fils, une référence évidente à la philosophie indienne de l’Advaita Vedenta qui nomme le Tout, Brahman ou Soi. L’Advaita Vedenta est la doctrine traditionnelle indienne de la non-dualité, bien que le processus d’enseignement du Cours s’en différencie largement par son langage symbolique chrétien, son approche pédagogique et ses applications pratiques. Ce Cours se démarque en effet de cette doctrine traditionnelle, et en général des autres systèmes philosophiques orientaux et occidentaux, parce qu’il intègre les principes métaphysiques de la non dualité aux découvertes freudiennes du mécanisme psychique égotique, ce qui donne à l’élève des outils de réflexion et d’observation psychologiques qui vont lui servir à examiner les effets de ses fantasmes et des croyances auxquelles il donne foi. Ainsi, apprend-t-il à rectifier ses jugements et ses ressentis conflictuels face aux événements du monde de la dualité qu’il perçoit, jusqu’à ce qu’il fasse le choix conscient de la non-dualité qui lui apportera l’expérience de la paix. Comme l’enseignement du Cours s’adresse à des esprits occidentaux, dont les valeurs et les croyances sont sous influence judéo-chrétienne, il rectifie le sens de la terminologie symbolique chrétienne qui confond abstraction et anthropomorphisme ; la compréhension et les applications pratiques de ses principes en sont ainsi facilitées. Néanmoins, l’idée fondamentale que développent ces deux enseignements est la même : le monde est maya, le monde de la dualité est une illusion, car la non-dualité de la Cause et de son Effet est la définition de la réalité.

Il en découle que la perception d’un monde dans lequel tout semble divisé, séparé et différent, imparfait, haineux et cruel, signifie que ce monde, ne pouvant être la réalité (i.e. l’Effet de sa Cause), doit être imaginé et rêvé, puis fabriqué, par l’esprit qui se croit séparé. Mais par qui ce rêve – qui serait l’inverse de la réalité – serait-il donc rêvé ? Le Cours affirme que, par définition, un rêve est une illusion et que l’esprit endormi – parce qu’il a choisi la séparation plutôt que l’union – en est le rêveur. Ca seul l’Esprit Un est Tout ce qui est, le Soi aimant, immuable, éternel et parfait : c’est l’unique vérité.
Si l’étudiant de ce Cours qui lit ces lignes ne se connaît pas lui-même comme étant uniquement esprit, et non un corps, uni à l’immuable et éternel Principe Spirituel qui est sa Source, il lui faut en conclure que ses réactions aux expériences perceptives et sensorielles qui animent ce qu’il appelle sa vie, sont les effets de ses propres fantasmes dont il préfère rêver. S’il préfère son rêve à la réalité, c’est parce que, non seulement il le rêve tout seul, mais il désire le rêver seul, car ce n’est qu’en rêvant qu’il peut être « particulier ». C’est ainsi qu’il fait l’expérience de la séparation, de la culpabilité, de l’absence d’amour, de la solitude et de la mort, tout en peuplant son rêve de formes diverses et changeantes qui, croit-il, le combleraient s’il pouvait seulement se débarrasser de celles qu’il n’aime pas et posséder celles qu’il aime, ces nombreuses idoles auxquelles il donne le pouvoir de le sauver de la terrible culpabilité dont son rêve est fait. Et tant que durera son rêve, il ne pourra se connaître lui-même en tant qu’Être, Fils de Dieu innocent et uni à sa Cause. 

LE CHOIX DE RÊVER

Nous voilà donc revenu au commencement, car c’est en refusant de s’identifier à l’Être, le don d’Amour de Son Créateur, ressemblant en tout point à Sa Cause, qu’apparaît le projet de l’esprit divisé : que par ce refus – dont il ne se souvient pas mais qu’il réitère à chaque instant dans son rêve –, son « Je » singulier s’identifie à un corps particulier qu’il appelle « moi », afin de mettre en scène à travers ce corps, les effets de sa volonté de séparation. Il est donc nécessaire que ce « moi », nommé « rêveur », comprenne que tout ce qu’il perçoit, tout événement, toute situation, quelles que soient les formes particulières et personnelles que prennent ces événements, ne pourront jamais être solutionnés, guéris, arrangés ou réglés, puisque son « Je » - son esprit divisé – a choisi de rêver d’effets qui sont sans causes réelles mais auxquelles il croit. C’est pourtant parce qu’il cherche une « planche de salut », qui le sauverait de ses propres contradictions embarrassantes et douloureuses, que le rêveur s’intéresse un jour à cet enseignement, attiré sans doute par l’interprétation alléchante et magique qu’il fait de son titre : apprendre à faire des miracles. Généralement, l’enthousiasme généré par cette interprétation ne dure pas longtemps, car l’enseignement de A Course in Miracles ne sert pas à cela. Son but n’est pas d’arranger l’illusion de la vie (sans cause et donc sans réalité) que rêve le rêveur, mais uniquement de lui enseigner les moyens pour que son esprit atteigne l’état-de-paix, condition nécessaire à la souvenance de Dieu et de Son Amour, car ce Cours est essentiellement une voie de réalisation spirituelle. Pour atteindre ce but, entièrement et définitivement, l’élève devra éviter les incantations magiquement répétées de bouts de phrases extraites de leur contexte, tout autant que les jugements analytiques de ses comportements égotiques qui ne font que renforcer sa croyance en la réalité de son ego. L’incohérence entre le but et les moyens est récurrente dans les cercles d’étudiants de ce Cours, et persiste malgré les mises en garde du Text : à force de se focaliser sur les moyens, le but est perdu de vue (T. 20-VII). Toutefois, pour garder le but en vue, le rêveur doit devenir conscient qu’il est le seul à rêver ce qu’il voit, ressent et interprète et que c’est uniquement son expérience corporelle qui lui en offre les illusoires moyens.

Cette prise de conscience, indéniablement inconfortable, ne doit pas être éludée, sinon l’étude et l’apprentissage en seraient pervertis. Devenir conscient de son état de rêveur et du contenu vengeur de son rêve de peur ne suffira toutefois pas pour que l’élève puisse se réveiller du sommeil de son esprit. Et il ne le pourra pas tant qu’il n’aura pas vu, compris et reconnu que c’est toujours son choix, mille fois renouvelé, de se séparer de l’Amour et de l’unité et donc de rêver d’effets douloureux. Et c’est là que le bât blesse. Car son rêve est fait de son refus d’accepter la responsabilité de ses pensées d’attaque qui maintiennent son état séparé. Car il préfère se percevoir « victime » de l’attaque et de la méchanceté des autres et du monde en général que d’accepter la responsabilité de son attaque contre lui-même.

Certes, les événements du monde qu’il perçoit dans son rêve confortent son sentiment de victime. Il apprend à s’en accommoder pourtant, bien que dans l’indescriptible chaos des situations de sa vie tout soit séparé, antinomique, conflictuel, violent et haineux. Et comme il croit devoir assurer sa survie dans ce monde dément, il va chercher à se distinguer, à se différencier, à se rendre indispensable, et surtout à se façonner une personnalité particulière, spéciale. Certes, il peut le faire et le fera, mais à condition qu’il se sépare encore. Pour que ces séparations répétées et leurs conséquences culpabilisantes lui soient supportables, il va donc occuper son temps à rechercher des alliés. Il appellera ces alliés « amis » et établira avec eux des relations particulières qui exigeront leur totale allégeance à son particularisme, comme il recherchera le « corps » d’un autre qui lui paraît particulier. Et c’est par ce subterfuge que l’individu séparé, son « moi » auquel son esprit s’identifie, prouve la réalité de son existence corporelle. Or, plus il dépend de son état particulier pour exister, plus il retarde la possibilité de son éveil car, en spéculant sur les bénéfices que son particularisme pourrait lui rapporter (fonction, valeur et pouvoir), il se mystifie et se persuade que ce corps-moi dont il rêve est plus vrai que son être spirituel. C’est pour cette raison que les relations particulières qu’il établit avec ses alliés sont vues comme une nécessité, car ce sentiment de vide et d’impuissance, occasionné par la séparation qui nie la réalité de l’Être, est si douloureux que le rêveur espère ainsi y remédier.
« Tu vois le monde que tu estimes. De ce côté du pont, tu vois le monde des corps séparés cherchant à se joindre les uns aux autres en des unions séparées et à devenir un en perdant. Lorsque deux individus cherchent à devenir un, ils essaient de diminuer leur grandeur. Chacun veut refuser son propre pouvoir, car l’union séparée exclut l’univers. Ce qui est laissé dehors excède ce qui est accepté dedans, car Dieu est laissé dehors et absolument rien n'est accueilli dedans. » T. 16-VI

Cependant, ces formes d’union séparée ne suffisent pas. Et c’est dans la relation particulière d’amour, la relation de couple, qu’il tente de reproduire exactement ce dont il croit avoir besoin pour gérer son rêve : en substituant à l’Amour de Dieu sa propre version de l’union et de l’amour, il croira s’être procuré le « Ciel » pour lui-même.

« C’est dans la relation particulière, née du désir caché de l’amour particulier de Dieu, que la haine de l’ego triomphe. Car la relation particulière est la renonciation à l’Amour de Dieu et la tentative de se procurer pour soi-même l’état particulier qu’Il a refusé. » T. 16-V

Le désir caché de l’amour particulier de Dieu… voilà donc de quoi est fait le refus du « commencement ». Car Dieu ne peut aimer de façon particulière ; Son Amour, étant Tout ce qui Est, ne peut être différencié ou fractionné, attribué aux uns et pas aux autres. Et c’est pourquoi l’esprit divisé est obligé de rêver : il rêve que ce corps-moi qu’il a fabriqué (par projection) peut s’attribuer ce qui appartient à Dieu : Sa fonction, Sa connaissance (valeur) et Son pouvoir. Mais comme il ne peut le faire en vérité, il rêve d’une illusion qui le peut. Son particularisme le fait s’identifier à l’individu autonome qu’il désire être, « créant » son royaume à lui tout seul, artisan de sa propre réussite qui, il n’en doute pas, lui assurera les nombreux avantages dus à sa situation « particulière ». 
« Il est essentiel pour la préservation de l’ego [l’esprit divisé qui rêve] que tu croies que l’état particulier n'est pas l’enfer mais le Ciel. En effet, l’ego ne veut pas que tu voies que la séparation n’est que perte, et la seule condition qui fait que le Ciel ne puisse être ce qu’il est. » T. 16-V

Il serait en effet plus facile au rêveur de s’éveiller s’il se rendait compte que la séparation n’est que perte, car il est sûr, certain même, que son état particulier pourra lui obtenir tout ce dont il croit manquer : valeur, pouvoir, reconnaissance, abondance, gloire, et ce sentiment de complétude qu’il attend de sa relation. Et c’est bien ce qu’il escompte de toutes ses relations particulières.

« Pour chacun, le Ciel signifie complétude. Il ne peut y avoir de désaccord là-dessus parce que l'ego et l’Esprit Saint acceptent tous deux cette signification. Ils sont toutefois en complet désaccord sur ce qu’est la complétude et comment l’accomplir. L’Esprit Saint sait que la complétude repose d’abord dans l’union, puis dans l’extension de l’union. Pour l’ego, la complétude repose sur le triomphe et, par l’extension de sa « victoire », jusqu’au triomphe final sur Dieu. Il y voit l’ultime liberté du moi, car rien ne doit rester pour faire obstacle à l’ego. C’est son idée du Ciel ; ainsi, l’union, qui est une condition dans laquelle l’ego ne peut s’immiscer, ne peut être que l’enfer. 
La relation particulière est un procédé étrange et anormal de l’ego pour joindre le Ciel et l’enfer afin qu’ils soient indifférenciés. Et la tentative pour trouver celui qui est imaginé comme le « meilleur » des deux mondes n’a fait que conduire à des fantasmes et à l’incapacité de percevoir aucun des deux tel qu’il est. La relation particulière est le triomphe de cette confusion. Elle est une sorte d’union, d’où l’union est exclue, et où l’exclusion est à la base du désir d’union. Quel meilleur exemple pourrait-il y avoir de l’adage de l’ego : « Cherche, mais ne trouve pas » ? »
T. 16-V

Mais l’entendement du rêveur résiste à comprendre cette évidence ; il continue de croire à sa version du Ciel et va en justifier le bien-fondé grâce au moyen (son corps) que lui procure son rêve.
« La relation particulière ne signifierait absolument rien sans le corps. Si pour toi elle a de la valeur, c’est que tu donnes de la valeur au corps. Et tu tiendras à ce qui a de la valeur pour toi. La relation particulière est une ruse pour te limiter au corps et pour limiter ta perception des autres aux leurs. » T. 16-V

UN MARCHÉ DE DUPES

Si le peu d’égard dont est capable le rêveur est dirigé exclusivement vers son propre corps (symbole de séparation), c’est parce qu’il attribue à cette forme particulière à laquelle son « Je » s’identifie, une valeur marchande – alors qu’il n’en accorde aucune à son « moi ». En effet, le moi du rêveur, se croyant vide, nul et imparfait, ne peut que chercher à se compléter et à redorer son blason. Ainsi la relation particulière n’est autre que ce marché de dupes qui s’accomplit par l’échange du moi de l’un pour le moi de l’autre ; et ce que fait le corps (par ses attributs sexués entre autres) est le moyen de payement de ce marchandage, à moins qu’il ne devienne l’objet du chantage. 

« Chaque partenaire essaie de sacrifier son moi, dont il ne veut pas, pour un moi qu’il pense préférer. Et il se sent coupable pour le « péché » de prendre et de ne rien donner en retour qui ait de la valeur. Quelle valeur peut-il donner à un moi dont il voudrait se débarrasser pour en obtenir un « meilleur » ? Le « meilleur » moi que recherche l’ego est toujours un moi plus particulier. Et quiconque semble posséder un moi particulier est « aimé » pour ce qui peut lui être pris. Là où deux partenaires voient ce moi particulier dans l’autre, l’ego y voit une « union consacrée par le Ciel ». Comme ni l’un ni l’autre n’admettra qu’il a demandé l’enfer, aucun des deux ne s’opposera aux illusions que lui offre l’ego sur le Ciel pour faire obstacle au Ciel. Pourtant, si toutes les illusions sont faites de peur et de rien d’autre, l’illusion du Ciel n’est rien de plus qu’une forme « séduisante » de peur dans laquelle la culpabilité est profondément réprimée et réapparaît sous forme « d’amour ». T. 16-V
Ce mécanisme aberrant a pour effet d’endormir un peu plus l’esprit de celui qui croit qu’il peut ainsi se garantir le Ciel, paradis artificiel s’il en est, mais dont dépend la poursuite de son rêve. Car si l’illusion du Ciel n’est rien de plus qu’une forme « séduisante » de peur dans laquelle la culpabilité est profondément réprimée et réapparaît sous forme « d’amour », comment pourra-t-il se réveiller ? Mais, heureusement pour lui : ce paradis se transforme rapidement en enfer.
« En examinant la relation particulière, il est nécessaire de comprendre qu’elle entraîne énormément de douleur. L’anxiété, le désespoir, la culpabilité et l’attaque y participent pleinement, en alternance avec des périodes où tous ces maux semblent disparaître. Il est nécessaire de comprendre ce qu’ils sont. Quelles que soient les formes qu’ils prennent, ces maux sont toujours une attaque sur soi-même afin d’en faire porter la culpabilité par l’autre. » T. 16-VI
Que le rêveur « paye » pour son « marché noir » n’a rien de surprenant, mais sa culpabilité à détenir un bien si particulier lui coûte plus cher que ce qu’il comptait y mettre. Le sacrifice qui semble être exigé de lui finit par lui paraître exorbitant. Il va donc tenter d’en faire porter la responsabilité à l’autre, et le mécanisme de projection va lui en donner les moyens.
« C'est simple : la tentative de rendre coupable est toujours dirigée contre Dieu. Car l’ego voudrait que tu le voies, Lui, et Lui seul, comme Le seul coupable, laissant la Filialité ouverte à l’attaque et sans aucune protection. La relation d’amour particulier est l’arme principale de l’ego pour te priver du Ciel. Elle ne t’apparaît pas comme une arme, mais si tu considères à quel point tu y tiens et pourquoi, tu comprendras qu’elle doit l’être. » T. 16-V

UN DIEU DIVISÉ

Le fonctionnement de ce mécanisme de projection par substituts interposés, « patterns » inconscients dont je fis la découverte il y a quelques années, est mis en œuvre dès la venue au monde (rêvé) de chaque enfant et se décline dans sa relation particulière avec sa mère, substitut « positif » de Dieu, s’opposant au pattern de sa relation particulière avec son père, substitut « négatif » de Dieu. La projection symbolique de ce Dieu divisé s’explique par la croyance en la possibilité de la séparation qui fait de la dualité le mode de fonctionnement de l’esprit du rêveur dont son rêve est la manifestation. On l’aura compris, la séparation fait de la relation particulière avec la mère le parfait substitut à la relation particulière tant désirée, mais impossible, avec Dieu. Quant à la relation particulière avec le père, substitut négatif de Dieu, elle « autorise » le rêveur (que son corps soit celui d’un nourrisson, d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte) à prendre sa place auprès de la mère, à usurper sa fonction et à faire « mieux » que lui, dans le but – puisque le père est le substitut de Dieu – de « triompher » de Lui et de Son Amour. 
« Voudrais-tu de la relation particulière si tu la percevais comme le moyen de triompher de Dieu ? Ne pensons pas à sa nature effrayante, à la culpabilité, à la tristesse et à la solitude qu’elle suppose. Car ce ne sont là que les attributs de l’entière religion de la séparation et du contexte dans lequel elle est censée se produire. Le thème central, dans sa litanie au sacrifice, est que Dieu doit mourir pour que tu puisses vivre. Et c’est ce thème qui est mis en scène dans la relation particulière. Par la mort de ton moi, tu penses pouvoir attaquer le moi d’un autre et le lui voler pour remplacer le moi que tu méprises. Et tu le méprises parce que tu penses qu’il ne peut pas t’offrir l’état particulier que tu exiges. Et, le haïssant, tu le fais petit et indigne parce que tu as peur de lui. » T. 16-VII

Si le rêveur a peur de son moi, c’est parce qu’en lui se cache le criminel qu’il croit coupable d’avoir réussi à triompher de Dieu par l’intermédiaire de son substitut, son père et ses représentants symboliques, c’est-à-dire ceux qu’il perçoit comme ayant pouvoir et autorité. Ainsi, toujours fidèle à sa dissociation, d’un côté il admire son moi pour avoir usurpé ce pouvoir, et de l’autre, il le méprise pour sa petitesse et sa nullité. Le profit escompté – la confirmation de sa victoire sur Dieu qu’il attendait de sa situation particulière – ne venant pas, sa haine éclate alors au grand jour, et ne peut plus le mystifier en se faisant passer pour de l’amour.
Ainsi peut-on mieux comprendre ce qui arrive dans la relation particulière lorsqu’elle bascule de l’illusion du Ciel vers l’enfer qu’elle est en réalité : 
« L’attrait de l’enfer se trouve uniquement dans la terrible séduction de la culpabilité que l’ego exerce sur ceux qui mettent leur foi dans la petitesse. La preuve de la petitesse se trouve dans toutes les relations particulières, car seuls ceux qui sont privés de tout peuvent donner de la valeur à l’état-particulier. Demander cet état-particulier, et avoir la perception de le donner comme un acte d’amour, rend l’amour haïssable. Le but réel de la relation particulière, en accord total avec les objectifs de l’ego, est de détruire la réalité et d’y substituer les illusions. Car l’ego lui-même est une illusion, et seules des illusions peuvent témoigner de sa « réalité ». T. 16-VI
C’est pourquoi toute relation particulière n’est qu’une reprise de la scène 1 de l’Acte I du scénario rêvé par le rêveur, car seul son propre commencement l’intéresse : son passé le définit, le nomme, le fait exister et le rend particulier. Ainsi il est inévitable qu’il choisisse un partenaire particulier dont il aura fait le substitut de sa mère (ex. dans la relation particulière d’amour) ou un substitut de son père (ex. dans la relation particulière de haine), bien que les deux puissent aussi s’inverser, puisque dans son rêve l’amour n’est véritablement que de la haine. Si le rêveur rêve toujours du même « pattern », c’est parce qu’il désire que toutes les relations qu’il forme lui prouvent « qu’il avait raison », ce qui l’autorisent à se venger du « mal » dont, croit-il, Dieu-le-Père est coupable.
« Ne vois rien d'autre dans la relation particulière qu'une tentative sans signification d'ériger d'autres dieux à Sa place et, en les adorant, d'obscurcir leur médiocrité et Sa grandeur. Au nom de ta complétude, ce n'est pas ce que tu veux. Car chaque idole que tu ériges à Sa place prend la place de ce que tu es. » T. 16-V

L’ILLUSION DU PASSÉ 

« Il est impossible de laisser aller le passé sans renoncer à la relation particulière. Car la relation particulière est une tentative pour remettre en scène le passé et le changer. Offenses imaginaires, souvenirs de souffrances, déceptions passées, perception d’injustice et privations, entrent tous dans la relation particulière qui devient un moyen par lequel tu cherches à rétablir ton amour-propre blessé. Sur quelle base pourrais-tu choisir un partenaire s’il n'y avait pas de passé ? Tout choix de cette sorte se fait à cause de quelque chose de « mal » dans le passé auquel tu t’accroches et pour lequel quelqu’un d’autre doit payer. » T. 16-VII

Et c’est à cela que servent les substituts : à reproduire les situations du passé que le rêveur sélectionne dans son souvenir afin de les rejouer dans le présent parce qu’il n’a pas renoncé aux accusations qu’il porte contre « l’autorité » de ce Dieu-le-Père qu’il a inventé. Certes, les personnages semblent différents, mais leur rôle reste inchangé. Par ce subterfuge, il croit se venger de l’autorité paternelle, mais il se punit aussi lui-même, car « …l’ego retient ton passé contre toi », dit le texte ci-dessous :

« La relation particulière se venge du passé. En cherchant à effacer les souffrances passées, elle ignore le présent en ne se préoccupant que du passé et en s’y engageant totalement. Aucune relation particulière n’est vécue dans le présent. Les ombres du passé l’enveloppent et en font ce qu’elle est. Elle n’a aucune signification dans le présent, et si elle ne signifie rien maintenant, elle n’a donc aucune réelle signification du tout. Ne sous-estime pas l’intensité de la pulsion de l’ego à vouloir se venger du passé. Il est tout à fait féroce et complètement dément. Car l’ego se souvient de tout ce que tu as fait qui l’a offensé et il cherche à te châtier. Les fantasmes qu’il apporte dans les relations qu’il a choisies, et dans lesquelles il exprime sa haine, sont les fantasmes de ta destruction. Car l’ego retient ton passé contre toi, et si tu cherches à t’évader du passé, il se voit privé de la vengeance qu’il croit que tu mérites si justement. Pourtant, sans ton accord envers ta propre destruction l’ego ne pourrait retenir le passé contre toi. Dans la relation particulière, c’est toi qui permets ta propre destruction ; que cela soit dément est évident. Mais ce qui l’est moins, c’est que le présent te devient inutile tant que tu t’allies à l'ego dans la poursuite de son but. » T. 16-VII

La culpabilité, concept clé de l’enseignement de ce Cours, est l’incurable état de l’esprit divisé. L’état de culpabilité est l’effet d’une cause qui serait son « péché », la faute terrible à laquelle croit le rêveur : que son fantasme de séparation s’est réellement produit, et que les perceptions dont il fait l’expérience dans ce qu’il nomme « sa vie » sont réelles et existent hors de lui. Autrement dit, il prend ses désirs pour la réalité ! Ainsi fait-il rejouer symboliquement dans son rêve les conditions de sa croyance à la séparation originelle par laquelle il aurait réussi à usurper la fonction, la connaissance et le pouvoir de Dieu. C’est ce péché qu’il paye encore et encore jusqu’à en mourir. Comme l’esprit est divisé, donc dissocié, il met en scène en même temps, et contradictoirement, les effets de sa haine de l’Amour de Dieu, et se « venge », par substituts interposés, de tout ce qui représente Sa Paternité bienveillante et aimante. Or, dans son passé d’enfance, il avait une alliée contre Dieu-le-Père et son autorité : sa mère, dont il a fait son idole, Dieu-la-Mère, avec laquelle il fantasme une « union » salvatrice. Hélas, comme il confond corps et esprit, son fantasme n’est que fusionnel, et non spirituel. C’est cet état fusionnel infantile qu’il recherche dans la relation particulière d’amour. Et pour cela aussi il devra s’acquitter.

« Dans la relation particulière, il ne te semble pas que tu cherches à exprimer la vengeance. Et même quand la haine et la férocité se manifestent brièvement, l'illusion de l'amour n'est pas profondément compromise. Car la seule chose que l'ego ne permette jamais à la conscience d'atteindre est que la relation particulière n'est autre que l'expression de la vengeance contre toi-même. Car pourrait-elle être autre chose ? En recherchant la relation particulière, tu ne cherches pas la gloire en toi-même. Tu as même nié qu'elle y soit et la relation particulière devient son substitut. La vengeance devient alors le substitut du Rachat, et échapper à la vengeance devient ta perte. » T. 16-VII

Qui pourrait nier que la vengeance contre lui-même est l’arme ultime de ses relations particulières malgré la « gloire » qu’il espère en tirer ? Qu’il considère comment, afin de le nier, ses relations particulières mettent en place un système d’exclusion par lequel la séparation est réaffirmée, protégée, encouragée, alors que la culpabilité, qui en découle nécessairement, est projetée au-dehors sur les autres et le monde, alors qu’elle continue de grossir au-dedans où « la haine et la férocité se manifestent brièvement ». Il n’a fait que reproduire la cellule familiale d’un passé qu’il n’a pas pardonné et avec lequel il s’attaque, tout en croyant se sauver.
« Le passé n’est plus ; ne cherche pas à le préserver dans la relation particulière qui te lie à lui en t’enseignant que le salut est dans le passé et que tu dois y retourner pour le trouver. Il n’est pas de fantasme qui ne contient le rêve d’un châtiment du passé. Désires-tu mettre en scène le rêve ou y renoncer ? » T. 16-VII
Cette question est bien la seule qui mérite d’être posée, encore et encore, jusqu’à ce que l’élève de ce Cours y réponde en son for intérieur, jusqu’à ce qu’il renonce sincèrement à rejouer ce rôle dément et fantasmé. Avec l’aide de son Guide intérieur, ses relations changeront de but. Mais s’il persiste à refuser l’aide que lui offre son Enseignant, parce qu’il s’accroche à sa relation telle qu’il en a écrit le scénario, qu’il se pose quand même la question : à quoi ça sert ? (T. 17-VI). Et il verra que sa relation particulière – qu’elle soit d’amour ou non d’ailleurs – ne lui sert qu’à entretenir le fantasme de son triomphe sur Dieu, ce qui fait qu’il ne peut échapper à son rêve de peur.

« En définitive, toute peur se réduit à la perception fondamentalement erronée selon laquelle tu as la capacité d’usurper le pouvoir de Dieu. Bien sûr, non seulement tu ne le peux pas, mais tu n’as jamais pu le faire. C’est grâce à cette base réelle que tu peux échapper à la peur. Tu peux y échapper grâce à ton acceptation du Rachat qui te permet de comprendre que tes erreurs ne se sont jamais réellement produites. C’est seulement après qu’Adam fut tombé dans un profond sommeil qu’il fît l’expérience de cauchemars. Si une lumière est brusquement allumée pendant que quelqu’un fait un rêve effrayant, il va peut-être d’abord interpréter cette lumière comme faisant partie de son rêve et en avoir peur. Mais, lorsqu’il s’éveille, la lumière est correctement perçue comme la délivrance du rêve, auquel alors il n’est plus accordé de réalité. Cette délivrance ne repose pas sur des illusions. La connaissance qui illumine, non seulement te libère mais te montre clairement que tu es effectivement libre. » T. 2-I

RENONCER À LA CULPABILITÉ

« Les miracles font parties d'une chaîne entrelacée de pardon qui, une fois complétée, est le Rachat. Le Rachat œuvre tout le temps et dans toutes les dimensions du temps.
Les miracles représentent la libération de la peur. « Racheter » signifie « défaire ». Le processus qui défait la peur est une partie essentielle de la valeur de Rachat des miracles.
Un miracle est une bénédiction universelle qui vient de Dieu, à travers moi, sur tous mes frères. C'est le privilège de ceux qui sont pardonnés de pardonner.
» T. 1-I, 25, 26, 27

Mais avant que l’élève accepte le Rachat pour lui-même et comprenne que son péché ne s’est jamais produit, il faudra qu’il renonce à sa culpabilité qui, parce qu’elle est un effet de sa rage impuissante contre Dieu, l’a conduit a détourner l’amour en haine.

« Au cœur de l’illusion de séparation, se trouve le fantasme de la destruction de la signification de l’amour. Et, à moins que la signification de l’amour te soit restituée, tu ne pourras pas te connaître toi-même puisque tu partages sa signification. La séparation n’est que la décision de ne pas te connaître toi-même. » T. 16-V

Lorsqu’en renonçant à la culpabilité il s’approchera de cette connaissance, ses relations particulières s’effaceront à sa vue et seront remplacées par ce que le Cours appelle des instants saints qui l’uniront à ses « frères » (mot qui signifie que chacun est un seul et même esprit, le Fils de Dieu), et grâce auxquels la signification de l’amour lui sera révélée.

« S’opposant aux notions démentes de l’ego pour le salut, l’Esprit Saint dépose doucement l'instant saint. Nous avons déjà dit que l’Esprit Saint ne peut enseigner que par comparaisons parce qu’Il se sert des opposés pour montrer la vérité. L’instant saint est l’opposé de la croyance fixe de l’ego qui établit que le salut est la vengeance du passé. Dans l’instant saint, il est compris que le passé n’est plus ; avec sa disparition, la pulsion de vengeance a été déracinée et a disparu. La tranquillité et la paix du maintenant t’entourent parfaitement dans la douceur. Tout a disparu sauf la vérité. » T. 16-VII

L’instant saint est toutefois craint par l’élève parce qu’il croit que sa relation particulière – à laquelle il tient plus qu’à la vérité (non par amour comme on l’a vu, mais parce que la poursuite de son rêve en dépend) – lui sera enlevée brutalement. Il croit encore, et cela pour longtemps (à moins qu’il en examine honnêtement les tenants et les aboutissants), que sa fabrication, la construction artificielle qu’il appelle « sa vie », s’écroulerait et anéantirait ce corps-moi auquel il est si totalement identifié. Pourtant, ce qui maintient cet échafaudage ne sont que des croyances de l’esprit divisé qui ne sont pas vraies (cf. mon livre Le retour à l’Intemporel).

C’est pour cette raison que A Course in Miracles donne à l’Esprit Saint un rôle symbolique si important : Il est le Rédempteur, le Consolateur, le Grand Transformateur, l’Ami, le Guide, la Voix pour Dieu. Sa fonction est d’attendre que l’élève se rende compte que son péché n’est qu’une erreur qui peut être pardonnée, et qu’il Lui donne toutes ces fausses croyances, parce qu’il reconnaît qu’il ne veut plus de leurs effets. L’Esprit Saint attend aussi qu’il apprenne à s’en remettre à Lui et à faire confiance en ce qu’Il représente. Car l’Esprit Saint n’est autre que le symbole du pardon ; Son enseignement est le pont qui conduit à l’Amour, au Soi dont l’esprit de chaque rêveur s’est prétendument coupé. Il est le seul « moyen » qui conduit au but. Encore faut-il que le rêveur soit certain de désirer entièrement ce but. Mais si c’est ce qu’il désire par-dessus tout, alors, qu’il en soit assuré, il ne pourra que réussir, car :
« Ce que Dieu t’a donné t’est donné vraiment et sera vraiment reçu, car les dons de Dieu n’ont pas de réalité si tu ne les reçois pas. C’est en les recevant que Son don est complété. Tu les recevras parce que c’est Sa volonté de les donner. Il a donné l’instant saint pour qu’il te soit donné, et il est impossible que tu ne le reçoives pas, justement parce qu’Il l’a donné. Lorsqu’Il voulut que Son Fils soit libre, Son Fils fut libre. L’instant saint est Son rappel que Son Fils sera toujours exactement tel qu’il fût créé. Et tout ce que l’Esprit Saint enseigne est de te rappeler que tu as reçu ce que Dieu t’a donné. » T. 16-VII
Les maigres compensations que le rêveur s’accordait en cachette à lui-même sont peu de choses – des chimères – comparées aux dons de Dieu. Lorsqu’il acceptera de renoncer à la culpabilité de son état-particulier, et donc à son rêve sans joie, il verra qu’il n’a rien perdu et qu’il a Tout gagné. 
« Réjouis-toi d’avoir échappé à la moquerie du salut que t’offrait l’ego, et ne te retourne pas avec regret sur les parodies qu’il avait fait de tes relations. Désormais, personne n’a besoin de souffrir, car tu es déjà allé trop loin pour céder aux illusions de la beauté et de la sainteté de la culpabilité.
Seuls ceux qui sont complètement déments pourraient encore voir la mort et la souffrance, la maladie et le désespoir, et les voir ainsi. Ce que la culpabilité a forgé est laid, effrayant et très dangereux. Ne vois là aucune illusion de vérité et de beauté. Et sois reconnaissant qu’il y ait bien un lieu où la vérité et la beauté t’attendent. Va joyeusement à leur rencontre, et apprends tout ce qui t’attend en échange du simple consentement de ne renoncer à rien, parce que ce n'est vraiment rien.
» T. 16-VI

Voilà –, le mot est dit et c’est le mot de la fin : le contenu du rêve de chaque rêveur n’est vraiment rien. L’insignifiance des images, des émotions, des sensations, des plaisirs et des douleurs dont son rêve est fait sera finalement reconnue et le simple consentement de ne renoncer à rien le libérera de son besoin de rêver.

« Souviens-toi que tu choisis toujours entre la vérité et l’illusion, entre le Rachat réel qui guérit et le « rachat » de l’ego qui détruit. Le pouvoir de Dieu et la totalité de Son Amour sans limite te soutiendront pendant que tu rechercheras ta place dans le plan du Rachat qui résulte de Son Amour. Sois un allié de Dieu, et non de l’ego, en cherchant comment le Rachat peut venir à toi. Son aide suffit, car Son Messager comprend comment te restituer le Royaume et comment placer tout l’intérêt que tu as pour le salut dans ta relation avec Lui. 
« Cherche et trouve Son message dans l’instant saint, là où toutes les illusions sont pardonnées. Depuis là, le miracle s’étend pour bénir chacun et pour résoudre tous les problèmes, qu’ils soient perçus grands ou petits, possibles ou impossibles. Il n’y a rien qui ne Lui fera place, à Lui et à Sa majesté. Se joindre à Lui dans une relation proche, c’est accepter que les relations soient réelles et, au travers de leur réalité, de renoncer à toutes les illusions en échange de la réalité de ta relation avec Dieu. Que soit louée ta relation avec Lui et avec personne d’autre. La vérité s’y trouve et nulle part ailleurs. Ton choix est cela ou rien.
» T. 16-VII

Ce texte est extrait de mon dernier livre, "Le triomphe de l'amour" publié sur mon site  

Par Michèle-Rose Wainhouse
Psychopédagogue, Écrivain, 
Site Web: http://michelerosewainhouse.com/  

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