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Trouver sa place

au travail

Par Juliette Allais & Didier Goutman
Publié par les Éditions Eyrolles
Collection Comprendre et Agir
Paris, France

Présentation

Trouver du sens, se sentir reconnu, se réaliser

Ennui, conflits, échecs, insatisfaction chronique... trouver une place au travail qui nous ressemble et nous motive n'a souvent rien d'évident.

Pourtant, nous avons tous en nous des qualités dont le monde a besoin, et nous pouvons inventer une place qui soit la nôtre, nous sentir libres, utiles et valorisés au travail. Au-delà des conditionnements familiaux et des inhibitions, il nous faut retrouver le meilleur de nous-mêmes, oser découvrir ce que nous voulons vraiment. Alors, de façon réaliste, nous pourrons donner vie à nos découvertes dans un environnement professionnel aux contraintes spécifiques. Trouver le bon ajustement relève d'une véritable aventure initiatique, vers une juste alliance entre soi et le monde.

Au sommaire

  • Interroger, définir : se mettre en quête de sens

  • De l'identification à la réalisation : trouver sa place à soi

  • Places classiques, sélection types : évaluer les critères de réussite

  • Face aux barrières subtiles : comment apaiser les tensions ?

  • Faisons le point !

Extrait

Une préoccupation actuelle et cruciale

Trouver sa place, sa place à soi, sa vraie place au travail a toujours été un sujet de préoccupation… Pour ceux qui avaient le choix de s’en préoccuper ! C’est-à-dire les rares dont le niveau d’éducation, les revenus de la famille et la liberté intérieure autorisaient la question à émerger comme telle. Aujourd’hui cependant, dans un monde à la fois plus ouvert et plus tendu, trouver sa place au travail ne relève plus d’une exception, mais nous concerne tous. 

Au commencement, un questionnement minoritaire…

La littérature romantique allemande depuis la fin du XVIIIe siècle regorge ainsi d’exemples de lettrés, fils de nobles, de notables ou de pasteurs, tenaillés entre le confort qu’offrait une carrière de marchand, de prêtre ou de fonctionnaire, et l’envie de devenir poète, peintre ou philosophe. Schopenhauer renonce à reprendre la succession de la maison de commerce familiale pour vivre de ses rentes et consacrer son temps libre à la philosophie. Hermann Hesse, non sans difficultés intérieures, ne sera pas pasteur comme son père mais écrivain, et reconnu comme tel. Tandis que Kafka ne sera ni commerçant, ni entrepreneur, ni écrivain non plus – si ce n’est à ses heures perdues – mais employé d’une compagnie d’assurances.

Pour autant, de tels débats n’ont longtemps concerné qu’une minorité. Bien d’autres n’avaient pas le choix, ou le vivaient ainsi. Ils travaillaient dès l’enfance là où on pouvait les employer, reprenaient le métier de leur père comme leur père l’avait fait avant eux, devenaient prêtres parce qu’on l’avait décidé à leur place, ou s’engageaient dans l’armée faute de pouvoir faire autrement. Certaines étaient placées comme domestiques, parce que leur famille ne pouvait pas les nourrir, restaient chez leurs parents à faire tourner l’exploitation familiale, ou se mariaient et renonçaient ainsi à toute forme d’activité sociale officielle et rémunérée. Et c’était sans doute confortable aussi de marcher ainsi dans les traces que la famille et la société disposaient par avance sous nos pas. Un proverbe allemand d’ailleurs le dit bien : « Wer hat die Wahl hat die Qual », littéralement « qui a le choix a la douleur ». Pas de choix, pas d’enjeu. Pas de choix, pas de souffrance ?

Progressivement cependant, en devenant plus riche, plus ouvert, plus démocratique, plus capable de production et plus soucieux de consommation, notre monde a changé. Dans un premier temps, il a changé de façon encore relativement simple pour les acteurs du monde économique concernés, puisqu’il a offert à tous le cadre d’une croissance quantitative régulière. À défaut d’être vraiment « à sa place », il devenait ainsi possible – et toujours confortable – de bénéficier d’« une place » durable. La famille, c’était désormais souvent l’entreprise, qui décidait de ce que nous allions faire, où, comment et pour quelle rémunération, mais en même temps nous protégeait et nous nourrissait durablement, toute notre vie parfois. 

Cependant, comme «la seule chose qui ne change jamais, c’est que tout change toujours tout le temps», comme le dit un vieux livre classique chinois, les choses sont devenues progressivement plus compliquées. Mû par son propre mouvement de croissance, l’Occident a saturé ses marchés, jusqu’à rendre la croissance difficile, sinon improbable. Soucieux pourtant de faire toujours plus, encore et toujours plus efficace et plus rentable, les pratiques professionnelles se sont durcies, les licenciements se sont multipliés, le niveau de pression a considérablement augmenté. Et dans le même temps, à force d’éducation et d’information, les individus – citoyens, consommateurs, producteurs – sont devenus toujours plus autonomes… 

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Publié par les Éditions Eyrolles
Collection Comprendre et Agir
Paris, France

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