Homme et toujours fier de l’être (un mot de l’auteur)

Préambule à la deuxième édition

Les pour et les contre

HOMME ET TOUJOURS FIER DE L’ÊTRE

Un mot de l’auteur: Yvon Dallaire, Québec, Canada.

La première édition de Homme et fier de l’être en 2001 m’a valu de nombreuses réactions, autant positives que négatives. Commençons avec les négatives, si vous le voulez bien. On m’a accusé :

  • D’être un masculiniste antiféministe parce que, pour certain(e)s, parler positivement des hommes et responsabiliser les femmes dans l’état des couples, des sociétés et de l’évolution de l’humanité, c’est évidemment parler contre les femmes. Par contre, parler négativement des hommes est « politically correct » et nombreux sont les écrits qui l’ont fait sans que qui que ce soit réagisse.
  • De minimiser la violence des hommes envers les femmes parce que j’ai parlé de la violence des femmes envers les hommes alors que j’ai écrit (et que je réécris) qu’il n’y aurait qu’une seule femme (ou enfant ou homme) battue que ce serait déjà une femme de trop. On ne devrait émettre aucune violence ni accepter d’en être l’objet. On a même écrit que je rendais légitime la violence des hommes envers leur femme avec le concept de la schismogenèse complémentaire.
  • D’être sexiste parce que je parle de différences innées entre les hommes et les femmes, ce que les neurosciences sont en mesure de démontrer grâce aux merveilleux outils technologiques modernes capables d’observer le cerveau « in vivo ». On peut facilement prouver qu’il existe des différences, mais il est impossible de prouver scientifiquement qu’il n’en existe pas.
  • D’être misogyne parce que j’attire l’attention sur certaines caractéristiques féminines et que je dis que les femmes ne sont pas parfaites, mais des êtres humains comme les autres, donc erratiques et perfectibles.
  • D’être rétrograde parce que, à l’instar de la psychologie évolutionniste, je confirme que certaines parties du cerveau des hommes et des femmes (les cerveaux reptilien et limbique) n’ont pas ou à peu près pas évoluées depuis 200 000 ans, ce qui ne veut pas dire que ce cerveau n’est pas capable d’évolution grâce à la plasticité du néocortex, le cerveau de la conscience, mais que celui-ci évolue plutôt lentement.
  • D’entretenir des stéréotypes parce que, à l’instar de nombreux biologistes et généticiens, je confirme l’influence des chromosomes et des hormones sur le comportement masculin et féminin. Je n’ai par contre jamais écrit que « la biologie est le destin ». Au contraire, je martèle constamment que nous sommes le produit d’une interaction entre la nature et la culture.
  • De lutter contre l’égalité des sexes parce que j’ai collaboré à la mise sur pied de trois congrès internationaux « Paroles d’hommes » dont les thèmes étaient pourtant des thèmes de paix entre les sexes :
    – « Quand l’homme reprend la parole » (Genève, mars 2003).
    – « Hominisme + féminisme = humanisme » (Montréal, avril 2005).
    – « Hommes : états des lieux : inventaires des ressources et besoins » (Bruxelles, octobre 2008) .
    Certains actes de ces trois congrès sont toujours disponibles à http://parolesdhommes.com. À noter que chacun de ces congrès a fait l’objet d’une manifestation de groupes féministes qui nous a même obligé, à Montréal, non seulement à changer l’emplacement prévu du congrès de l’UQAM à l’Université de Montréal, mais aussi à interrompre les conférences et à appeler les forces de l’Ordre pour pouvoir poursuivre nos débats.
  • Définir, comme le font de nombreux représentants féministes des deux sexes, le masculinisme comme une forme particulière d’antiféminisme n’est-il pas en même temps définir le féminisme comme une forme particulière d’antimasculinisme ? Et surtout n’est-ce pas là une façon d’entretenir une stérile guerre des sexes en accusant l’autre d’être responsable de tout ce qui va mal ?

Une présidente d’un mouvement de lutte contre le sexisme à l’encontre des femmes m’a expédié un courriel dans lequel elle écrit, en réaction au titre de mon livre, que « Il est impossible pour un homme d’être fier au XX1e siècle ». Il n’y a pas plus aveugle que quelqu’un qui ne veut pas voir. Il est de plus tellement facile de sortir des phrases de leur contexte pour démontrer le bien fondé des interprétations de propos qui ne vont pas dans le même sens que ceux qui critiquent.

Je m’attends à de nouvelles attaques en règle contre cette nouvelle édition (et contre le messager) car j’y ai ajouté un chapitre complet pour démonter que la théorie du genre, actuellement en vigueur dans certains Ministères de l’éducation, ne possède aucune base scientifique. Qu’au contraire, cette théorie, sous prétexte de recherche d’égalité homme-femme et de lutte contre l’homophobie, se fait à l’encontre du mâle hétérosexuel blanc. La théorie du genre est à la fois misandre et misogyne, car on y présente la femme comme une éternelle victime.

Mais, pour moi, toutes ces critiques ne pèsent pas lourd lorsque je les compare aux réactions positives que j’ai reçues et dont vous pouvez lire certaines sur mon site à http://optionsante.com/yd_livres.php?livre=7#temoignages.

  • De nombreux hommes m’ont écrit pour me dire que pour la première fois de leur vie, ils se sentaient compris. Que j’avais mis en mots ce qu’ils vivaient et que ce qu’ils lisaient leur permettait de mieux se comprendre et de mieux (ré)apprivoiser leur masculinité sans s’en sentir coupable ou honteux. Que je les avais aussi aidés à comprendre les subtiles petites différences entre eux et leur compagne.
  • Des intervenants et des professionnels m’ont félicité pour mon argumentation, pour la clarté des idées avancées, pour la richesse de mes références et pour le courage d’être aller à l’encontre du discours politiquement correct. Ils m’ont aussi fortement encouragé à continuer dans ce sens (tel que vous pourrez le constater dans la préface du Dr Gauthier).
  • De nombreuses femmes sont venues me consulter en thérapie conjugale en convainquant leur homme de les accompagner parce que je ne leur « taperais » pas sur la tête en leur disant qu’ils étaient les seuls « coupables » de leur déséquilibre conjugal. Nombre de ces femmes m’ont confirmé être contentes de constater que leur homme était « normal » et qu’elles m’avaient choisi comme thérapeute parce que je m’affirmais comme homme.

J’ai quand même longuement hésité avant d’entreprendre la réédition de ce livre suite à l’offre de Jacques Simard de Québec-Livres. Je ne voulais pas réactiver la tempête de réactions négatives dont j’ai subi quelques inconvénients (entre autres, des annulations de conférences suite à l’intervention de féministes auprès des organisations qui m’avaient invité). J’aurais pu poursuivre certain(e)s féministes pour diffamation. Mais vous imaginez la perte de temps et d’énergie ! Des ami(e)s proches et des intervenants m’ont même déconseillé de rééditer ce livre en sachant ce que j’avais subi comme injures et que je risquais à nouveau de subir.

Ce qui m’a décidé à aller outre ces conseils amicaux, c’est que je me suis rappelé que des hommes m’ont écrit, m’ont dit ou m’ont fait savoir par personne interposée qu’ils avaient mis fin à leur projet de suicide après leur lecture de mon livre. J’ai encore des frissons lorsque je repense à ces écrits et à ces dires : mon livre a sauvé la vie de certains hommes.

J’en suis fier, extrêmement fier ! 

Yvon Dallaire
https://www.psycho-ressources.com/yvon-dallaire.html

Tous les détails sur le livre « Homme et toujours fier de l’être » en suivant ce lien:
https://www.psycho-ressources.com/blog/homme-toujours-fier/


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