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Trousse de survie pour relations impossibles

Par Denise Noël, Mentor en créativité 

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Trousse de survie pour relations impossibles

Une relation impossible c'est quoi ?

·    Une relation où on se sent victime d'un mauvais sort;
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Une relation où les conflits se répètent sans résolution;
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Une relation ou le ressentiment s'accumule; 
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Une relation où on est mal avec et sans l'autre;
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Une relation où on perd ses moyens, sa vitalité, son estime, ses espoirs, son sommeil, sa créativité;
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Une relation dont on ne peut se libérer soit en trouvant une manière d'y être bien soit en y mettant fin.

Ça peut être autant une relation avec son amoureux(se), son agent, son enfant, son employé(e)… qu'une relation avec un projet créateur ou avec un rêve qui nous tient à cœur.

Ces relations sont-elles un mauvais sort qui nous a été jeté à la naissance, le karma qui nous poursuit à travers les ruelles de nos vies passées, la preuve qu'on n'est pas assez beau, bon, pas cher…?
 
Aucune de ces réponses ! En fait, elles mettent en scène les antagonistes que sont l'amour et la haine –ou le ressentiment son proche parent- pour que l'amour et la liberté d’être l'emportent.
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Le but de ces rencontres est de nous faire tomber en bas de la tour de contrôle de notre mental isollusoir - où le ressentiment tient ses réunions au sommet pour éliminer l'ennemi qu'il nourrit lui-même - pour nous faire atterrir au paradis. Le paradis, c'est le flot amoureux et créateur qui circule  à chaque instant dans nos corps. Quand on est branché sur ce flot, on est inspiré(e), amoureux(se), allumé(e), comblé(e), en paix. Les choses coulent de source. Ces relations impossibles nous obligent donc à passer du contrôle ou "pouvoir sur ", au " pouvoir de ", c'est-à-dire au pouvoir d'être libre, de créer, d'aimer et de " surfer " sur les vagues de nos vies.
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Au début, quand on est aux anges, l'autre (ou notre rêve) contient une parcelle de notre essence : une attitude, une énergie, une manière d'être en liberté et en amour qu'on doit embrasser. Quand ces gens, ce milieu ou cet élan créateur qui nous ont transporté(e) au paradis se transforment en monstres ou nous abandonnent, c'est maintenant à nous de confronter les démons avec lesquels on reste. Trop souvent, on entre en guerre, on argumente, on rejette ou on boude, on décide de plus faire confiance à personne sauf à son poisson rouge, on joue plus, on rit plus, on va leur montrer ce qu'ils nous ont fait, ils ne nous y prendront plus, on rêvera plus jamais, on le savait c'était trop beau pour être vrai! Le ressentiment et le contrôle perpétuent la ronde infernale bourreau-victime ou prédateur-proie. Il nous amène à bloquer notre propre flot créateur et amoureux pour bouder cette vie ou cet autre qui n'ont pas répondu à nos prévisions féeriques. On devient alors comme un ordinateur qui fige: on fait du sur place, du déjà vu, on tourne en rond. On amplifie notre blocage et on en projette ensuite la source sur les autres pour les blâmer.
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On a parfois raison : ils sont à blâmer. Mais on oublie que blâmer, c'est donner la responsabilité à l'autre (à ceux qu'on trouve si affreux justement !?) de son bonheur et son malheur. Quel mauvais investissement ! On devient alors à la merci de celui qu'on blâme, privé de son propre pouvoir créateur et du contact bienfaisant avec soi-même. 
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Au lieu d'être à l'écoute de soi, de mettre son attention et son énergie à se faire du bien, on les utilise pour convaincre l'autre qu'il est sans cœur, un faux jeton, un moins que rien, un p'tit Napoléon à batteries, une nymphomane sans cervelle, une marâtre castrante, dans l'espoir qu'à force de lui taper dessus, il nous dira subitement illuminé(e): " Tu as tellement raison, à partir de maintenant je ne ferai plus jamais rien qui te blesse, ou te frustre. " 
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On oublie que nous les humains, sommes ainsi faits que plus on nous pousse, plus on pousse dans le sens contraire.  Et, si on arrivait malgré tout à faire changer ces faux-jetons, on ne pourrait même pas y croire ou en profiter, trop occupé(e) qu'on est à se défendre, à chialer ou à se venger. En plus, s’ils se laissent contrôler, par peur de perdre ou par crainte des représailles, ils nous le feront payer en espèce en ne donnant plus de leur personne, de leur présence, de leur amour. 
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Pour continuer cette vendetta justicière trois ingrédients sont nécessaires :

·    garder et entretenir son mal (pouvez-vous bien me dire de quoi on va se venger ou se défendre si on est bienheureux ?)

·    toujours avoir un spécimen de son bourreau, un exemplaire de son geôlier sous la main pour avoir une bonne raison de rester en contrôle, en bataille, sur la défensive, et ainsi éviter d'aller dans son propre vide intérieur pour s'abandonner à l'inconnu. Quand il n'y a pas un(e) bel (le) écoeurant(e) en vue, ça ne nous arrête pas pour autant : on en trouve un(e) ou alors on en crée un(e) de toutes pièces en se comportant de manière à faire damner les saints.

·    entretenir sa peur face à ce qu’on sent, ce qu’on est, ce qui nous entoure, ce qui va nous arriver ou ne pas nous arriver. Peur qui était justifiée quand on était enfant mais qui ne tient plus la route maintenant qu'on peut développer des manières d’embrasser avec compassion les trous noirs de l'absence, de l'impuissance ou du désespoir qui nous habitent sans se noyer dedans.

Voilà donc pourquoi et comment on reste accroché(e) à des relations impossibles, prisonnier(e) de nos conflits et de nos cercles vicieux. Notre ressentiment et nos défenses sont le ciment qui nous garde rivé(e) à ceux-ci, comme une brique à son mur.

Les effets de la haine :

·    Vous avez l'impression qu'un mauvais sort vous poursuit;
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Vous ne pouvez faire confiance ni à vous-même ni aux autres; 
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Vos rêves deviennent inatteignables;
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Vous vous sentez vide, toujours insatisfait(e);
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Vous avez le sentiment qu'il n'y a pas d'issue nulle part;
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Vous ne savez plus ce que vous voulez ;
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Quand vous obtenez ce que vous désirez, vous le rejetez ou le sabotez;
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Vous n'avez plus de désir pour ce et ceux que vous aimez;
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Vous croyez que vous ne méritez pas d'être heureux;
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Vous vous mettez à douter de tout, à chercher des poux (et en trouver) et à vous faire des peurs;

Pourtant, à travers ces obstacles, la vie dans sa grande générosité vous donne l’occasion de laisser mourir une vielle manière d’être qui bloque votre plein épanouissement pour en découvrir une autre qui vous fait tomber en amour avec qui vous êtes réellement et libérer ce qu’il y a de meilleur en vous.  Si vous profitez de ces rencontres pour embrasser tous les aspects de vous qu'elles vous reflètent, au lieu de vous momifier dans le passé, de vous inventer des histoires sanglantes pour le futur et de refuser obstinément de vous conjuguer au présent, voici ce que vous allez récolter :

1. Vos conflits insolubles et vos impasses vont soudain se trouver des solutions inattendues 
2.
Vous allez retrouver une liberté d'être qui va augmenter votre créativité
3.
Et votre capacité d'aimer et d'être aimé(e)
4.
Vous allez vous découvrir des richesses, des talents que vous ne vous soupçonniez pas
5.
Votre vitalité va s'accroître 
6.
Vous allez vous sentir en paix avec vous-mêmes et les autres

Trousse de survie pour relations impossibles :
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Pour que la vie, l'amour et l'inspiration circulent à nouveau en vous faites-en d'abord une priorité en choisissant :

·    de retrouver votre bien-être coûte que coûte
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de lâcher le contrôle sur les autres, sur ce que vous ressentez, sur le passé ou le futur
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de vous ouvrir avec compassion à ce que vous vivez
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de découvrir le pas créateur et amoureux caché dans cette interaction

Si vous avez trop de ressentiment pour le faire, payez-vous d’abord une belle séance de blâme et de grincements de dents avec un auditoire consentant qui opinera du bonnet à tout ce que vous direz et qui renchérira. Allez-y avec conscience et passion.

Puis, quand vous en aurez assez, demandez-vous :
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1. Qu'est-ce que je reproche le plus à cette personne, quel effet son comportement ou son attitude produisent-ils sur moi, qu'est-ce que ça m'empêche d'être, de sentir, de faire, de quoi ça me prive le plus?
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2. Assumez cet effet comme si c'était exactement ce que vous vouliez, car c'est un reflet de votre intention anti-flot (ressentiment/ défense) cachée dans l'ombre, et restez attentif à ce qui se passe en vous quand vous le faites.

Exemple : vous vous débattez avec quelqu'un qui freine vos élans spontanés envers lui ou elle.
Quand vous vous demandez l'effet que cela produit sur vous, ce qui vient est :
" je ne peux pas me laisser être ce que je suis spontanément. "
Assumez cet effet négatif comme étant un reflet de votre propre intention négative et dites-vous :
" je ne veux pas me laisser être ce que je suis spontanément " et observez ce que ça soulève en vous :
vous ressentirez d'abord de la rage et de la résistance: si vous l’exprimez avec l'intensité qu'elle contient, une bonne peine émergera alors, une peine d’amour de ce que vous êtes et qui vous en rapprochera.
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3. Et maintenant embrassez cette émotion avec l'amour, l'acceptation et la compassion que vous voudriez recevoir de cette autre personne à qui vous en voulez ou contre laquelle vous êtes en réaction.

4. Demandez-vous ensuite de quoi vous avez besoin de votre part pour vous laisser spontanément être ce que vous êtes. Qu’est-ce que vous devez laisser aller ou accepter? Est-ce de cesser de chercher l’approbation de l’autre à tout prix, de prendre le risque de vous tromper, d’embrasser une peur ou…
Demandez-vous si vous êtes prêt à le faire. Si oui faites-le. Sinon permettez- vous d’être rendu où vous êtes sans vous juger. Dans un cas comme dans l’autre, vous ressentirez alors un soulagement, un bien-être. Reconnaissez-le et prenez le temps d’y goûter.
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Et, si c'est approprié, trouvez un pas créacoeur face à cette personne.
Un pas créacoeur peut être : répondre à un besoin, suivre un élan, montrer un aspect de vous que vous rejetez, adopter une nouvelle manière d’être, mettre une limite, assumer un désir, un rêve, exprimer une vérité, faire un choix, bouger dans le sens de ce que vous voulez au lieu d’attendre après l’autre. 

Par Denise Noël, Mentor en créativité 
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