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RÉFLEXION: L'avenir d'une illusion 

Jean-Charles Bouchoux, Psychanalyste
Directeur de l'IFP (INSTITUT FREUDIEN DE PSYCHANALYSE)
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Je viens de retrouver un vieux document, il s’agit d’un travail que j’avais fait en deuxième année de psychanalyse. A l’époque, il s’agissait de résumer " L’avenir d’une illusion " puis de disserter à ce sujet. 

J’ai eu envie de réécrire ce texte à la lumière de connaissance nouvellement acquise et de mon expérience. Mais je m’aperçois qu’il perdrait alors cette fraîcheur propre aux débutants, c’est pourquoi j’ai décidé, en fin de compte, de vous le livrer tel quel. 

Je vis comme une grande chance le fait d’être directeur d’institut, et d’être ainsi au contact de gens qui débutent et qui m’apportent beaucoup du fait de cette fraîcheur.

Aussi, j’aimerai dédier ce texte aux élèves débutant en psychanalyse, et me permettre ce conseil : " Faites tout pour garder cette fraîcheur ". Quant à moi j’aimerai rester un éternel débutant.


L’avenir d’une illusion : 

Vienne 1927.

La culture humaine présente deux faces :

Elle englobe d’une part tout le savoir et le savoir-faire que les hommes ont acquis afin de dominer les forces de la 

Nature et de gagner sur elle des biens pour leurs satisfactions et d’autre part tous les dispositifs pour régler les relations des hommes entre eux.

Chaque individu est ennemi de la culture en ce qu’il ressent comme une pression pénible les sacrifices que la culture attend de lui pour permettre la vie en commun.

Il semble donc que toute culture doive s’édifier sur la contrainte et le renoncement pulsionnel, les hommes n’ayant pas spontanément plaisir à travailler et les arguments ne pouvant rien contre leurs passions.

Certaines privations concernent tout le monde, d’autres non.

Les premières, incestes, cannibalisme, plaisir-désir de meurtre, procéderaient de l’état originaire d’animalité et continueraient de former le noyau de l’hostilité à la culture.

Toutefois il ne serait pas exact que " l'âme humaine ", depuis les temps les plus anciens, n’aurait suivi aucun développement. En effet il irait dans le sens de notre développement qu’une contrainte externe soit peu à peu intériorisée. Notre "Surmoi" l’adoptant aux nombres de ses commandements.

L’hostilité à la culture pourrait être contrecarrée notamment par la satisfaction narcissique de l’idéal culturel.

L’homme charge la culture de le défendre contre la surpuissance de la nature et du destin qui le menace. Cette situation n’a rien de nouveau, elle a un modèle infantile, car on s’était déjà trouvé, petit enfant, en pareil " désaide " face à un couple parental que l’on avait toute raison de redouter ; le père surtout, mais dont on était assuré de la protection.

L’homme pour se défaire de l’impression terrassante qu’il a des forces de la nature, leur donne le caractère de père, il en fait des dieux.

Les dieux conservent trois tâches : exorciser les effrois avec la nature, réconcilier avec la cruauté du destin et dédommager des souffrances et privations qui se sont imposées à l’homme par la vie en commun dans la culture.

On a coutume de nous présenter le fondement des représentations religieuses comme une révélation divine. Mais selon Freud, Dieu est le père exalté, la désirance pour le père est la racine du besoin religieux.

Les dogmes religieux se fondent sur trois points :

D’abord, ils méritent croyance car nos pères originaires y ont cru.

Ensuite nous possédons des preuves qui nous sont transmises depuis ces premiers âges.

Et pour finir, il est absolument interdit de soulever la question de cette accréditation. Cet acte téméraire était autrefois assorti des punitions les plus dures, il n’y a pas si longtemps, la seule contestation pouvait mener au bûcher.

Ce troisième point démontre à quel point est incertaine la revendication qu’élève la société en faveur de ces doctrines religieuses.

Selon Freud les représentations religieuses sont des illusions, accomplissement des souhaits les plus anciens, les plus forts et les plus pressants de l’humanité. Le secret de leur force c’est la force de ces souhaits.

Mais le travail scientifique est pour nous la seule voie qui puisse mener à la connaissance de la réalité, extérieure à nous. 

C’est pure illusion que d’attendre quoi que ce soit de l’intuition et de la plongée en soi-même.

La religion a rendu de grands services, elle a contribué à dompter les pulsions asociales. Mais en plusieurs millénaires pendant lesquels elle a dominé la société humaine, elle n’a pas réussi à rendre heureux la majorité des hommes. Et si l’on pense au contraste affligeant qui existe entre l’intelligence radieuse d’un enfant en bonne santé et la faiblesse de pensée d’un adulte moyen… L’éducation religieuse ne porte-elle pas une grande part de responsabilité dans cette atrophie relative ?

" Retarder le développement sexuel et hâter l’influence religieuse sont les deux points principaux du programme de la pédagogie d’aujourd’hui " (Vienne 1900).

Serait-il possible d’éliminer la religion de notre culture européenne, sans que cela ne se fasse par un autre système de doctrines qui reprendrait d’emblée, en vue de sa défense, tous les caractères psychologiques de la religion : le même caractère sacré, rigide intolérant, le même interdit de penser ?

S’agissant de la psychanalyse Freud rétorque : " Si l’expérience vient à montrer que nous sommes dans l’erreur, alors nous renoncerons à nos attentes. "

Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

L’enfer est la souffrance.

La souffrance naît de ce que l’on ne peut obtenir ce que l’on désire (appétence) et de ce que l’on vit des choses que l’on ne désire pas (aversion). La souffrance peut prendre la forme de la culpabilité : " je désire vivre ce qui est interdit, je ne désire pas vivre ce qui est obligatoire. "

L’Église, le pouvoir religieux à besoin pour asseoir son autorité d’un objectif inaccessible (Dieu, le paradis), mais aussi de son contraire (l’enfer, la culpabilité).

Ainsi l’Église, si elle désire conserver son autorité, a intérêt à multiplier les commandements et les interdits à l’infini.

Le mythe de Dieu " est le père exalté, la désirance pour le père est la racine du besoin religieux. "

C’est pourquoi l’on pourrait penser que l’Église ne crée pas le besoin religieux, mais récupère à des fins personnelles ce besoin naturel.

Quant au mythe de l’enfer qui semble prendre racine dans le " péché originel ", Freud dans l’avenir d’une illusion reste étonnamment taisant à ce sujet.

Le péché originel serait-il le complexe d’Œdipe ? La culpabilité s’y rattachant, les flammes de l’enfer ? Si Dieu est le père d’Adam. Ève est-elle sa mère ?

L’amour du père mènerait au paradis, l’amour de la mère en enfer. L’Église se réclamant du père qui édicte les lois, ne peut qu’aller dans ce sens.

Donc si la religion (du prophète) propose de rendre l’homme heureux en l’aidant à se détacher de sa souffrance (culpabilité entre autre), l’Église, elle, tient à l’y retenir. Ce qui explique, comme le dit Freud, qu’après des millénaires de domination sur la société humaine, l’Église n’a pas réussi à rendre l’homme heureux. Elle n’y tenait pas, l’homme heureux se serait naturellement détaché d’elle.

" L’Église veut retarder le développement sexuel de l’enfant et hâter et l’influence religieuse… ". Serait-ce pour le maintenir dans cet état de culpabilité ? 

Aldous Huxley rappelle que les Jésuites se vantaient jadis de pouvoir, si on leur confiait l’instruction de l’enfant, répondre des opinions religieuses de l’homme.

Freud en 1927 veut régler ses comptes avec l’église. Mais ne s’agit-il pas de l’église judéo-chrétienne en place plutôt que de la religion qu’il faudrait faire le procès ?

Nous pouvons déceler au moins trois aspects contenus dans le mot religion. Nous pourrions les détailler afin d’être plus précis.

Religion, religion ou religion ?

1er - La religion de l’église (ou du pouvoir) :

Les églises (pouvoir intemporel) ont souvent été proches des gouvernements (pouvoir temporel).

On sait par exemple qu’en France avant la révolution de 1789 la société était partagée en trois : le clergé, la noblesse et le tiers état.

Les deux premiers, minoritaires, se partageaient les fruits de la société, le troisième les contraintes.

Comme dit Freud, l’église en place n’asseyant la religion que sur les trois "preuves " déjà citées plus haut et qui sont les suivantes : 

Les dogmes méritent croyance car nos pères originaires y ont crû, nous possédons des preuves qui nous sont transmises depuis les premiers âges et il est interdit de soulever la question de cette accréditation. Ainsi la religion " opium du peuple " dans le meilleur des cas, permettait au pouvoir de rester en place au besoin par la terreur. 

Freud nous dit : " …la société sait fort bien à quel point est incertaine la revendication qu’elle élève en faveur des doctrines religieuses. S’il en allait autrement, elle serait à coup sur toute prête à mettre le matériel nécessaire à la disposition de qui voudrait se faire une conviction par lui-même. "

Le pouvoir religieux a besoin d’asseoir son autorité sur un dogme monolithique, ainsi même s’il ne doutait pas du bien fondé de sa motivation, le pouvoir ne permettrait pas que quiconque puisse se faire une conviction par lui-même.

En effet le pouvoir doit être seul détenteur de " la vérité ". Pour preuve les écrits religieux ont été longtemps rédigés en latin, langue inaccessible au tiers état.

Même concernant la science, l’Église s’est opposée aux premiers scientifiques (par exemple Galilée en Italie ou Darwin aux États Unis) en ce qu’ils remettaient en cause les dogmes en place.

Les prophètes ont eu aussi à subir les affres des Églises en place. N’est ce pas un complot entre l’Église et les romains qui a eu raison de Jésus ?

Et voyant qu’ils en avaient fait un martyr plutôt que de l’annihiler, ne sont-ce pas les mêmes romains qui l’ont récupéré pour fonder leur église catholique, apostolique et romaine ?

Ainsi, ne pourrait-on dire que, l’église est l’ennemie de la religion ?

Et plutôt que la religion qui aurait dû être terrain de recherche et qui a été véhicule de culture, ne sont-ce pas les dogmes et nos esprits sectaires qu’il faudrait combattre ? N’est-ce pas ce que Jésus voulait dire lorsqu’il disait : " Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui lui revient " ?

Pour ma part, je me sentirai en accord avec moi-même tant que je garderai l’esprit ouvert et que je n’aurai pas l’impression d’avoir sombré définitivement dans l’illusion.

2ème - La religion de l’homme (vecteur de la culture) :

Pour développer ce second point permettez-moi de vous soumettre le texte suivant :

" Il n’y a pas très longtemps en Chine, existait un beau village encaissé entre les flancs d’une colline et bordé par une rivière. 

De tous les points du village on pouvait entendre le bruit de l’eau et apercevoir en surplomb une forêt.

Cette forêt était composée d’arbres séculaires et, de mémoire de villageois, elle avait toujours fait partie du paysage.

Les gens du village étaient des gens très simples, ni riches, ni pauvres, ils vivaient de leurs récoltes et d’artisanat. Ils rendaient hommage à leurs ancêtres, vénéraient la rivière qui leur apportait de l’eau, le soleil qui faisait mûrir leurs récoltes, la terre mère et aussi la déesse de la forêt qui protégeait leur village.

Puis il advint que le gouvernement déclara "le renouveau culturel".

Les religions devinrent interdites, il était bon que le peuple s’instruise et abandonne ces croyances "opium du peuple". Mais les villageois continuèrent leurs pratiques en secret et transmettaient les instructions qui du fond des âges étaient parvenues jusqu’à eux de parents à enfants.

Un jour, une équipe d’ingénieurs dépêchés par les autorités arriva dans le village. Ils expliquèrent aux gens, qu’ayant besoin de bois, ils allaient couper la forêt.

Les villageois affolés allèrent trouver les ingénieurs :

"Si vous coupez les arbres de la forêt, nous ne serons plus protégés, la déesse se fâchera et notre village subira des catastrophes." 

Évidement les ingénieurs, possédant le savoir, ne pouvaient pas intégrer dans leurs projets les croyances des villageois et ils coupèrent la forêt. Au printemps suivant le village fut inondé. 

Alors les ingénieurs incrédules revinrent au village, étudièrent l’écosystème et ne purent que constater que l’origine de l’inondation venait de la déforestation.

En effet, les arbres, la mousse au pied des arbres et la terre meuble de la forêt retenaient les eaux de pluies, empêchant les inondations ".

Alors qui possédait la vérité ?

- Les ingénieurs qui ne pouvaient prendre en compte les dires des paysans, sans doute désappointés parce qu’ils personnifiaient la forêt ?

- Ou les villageois qui se savaient " protégés " par la forêt ?

Le savoir des ingénieurs est nécessairement basé sur des constats.

Il semble que le savoir des anciens était basé sur l’intuition. 

Sinon comment expliquer l’acupuncture vielle de 4000 ans et reconnue aujourd’hui par notre médecine. Comment expliquer qu’un même mot voulait dire, il y a 5000 ans en Chine matière ou énergie, que le Bouddha Shakyamuni explique, il y a 2500 ans en Inde, qu’à l’origine de toute chose est la vacuité, choses qui tendent à être démontrée aujourd’hui par l’observation atomique ?

Comment les anciens, il y a des milliers d’années, pouvaient-ils transmettre leur savoir ? 

"La forêt protège notre village."

Répétée de génération en génération, il est normal que cette phrase se soit modifiée. C’est déjà surprenant que ces instructions aient pu parvenir jusqu’à nous. Il est par contre malheureux que les ingénieurs aient purement et simplement rejetés l’avis des anciens.

Pour que ces paroles traversent les années, les villageois ont dû croire aveuglement les instructions du passé, transformant ‘’science’’ en ‘’croyance’’.

Il est si facile alors à un homme avide de pouvoir ou à un gourou possédant quelques connaissances et un peu d’influence de les utiliser à son profit, alors la religion devient effectivement "opium du peuple". Les églises ont d’ailleurs souvent été proches des gouvernements.

Les religions et les philosophies transmettent des trésors. Il doit exister une voie médiane entre rejet et croyances aveugles…

Si la psychanalyse a cent ans et est récente comme la plupart des sciences actuelles, les sciences qui nous parviennent du fond des âges sont la philosophie et les religions.

Alors pourquoi ne pas les considérer comme écrites dans une langue étrangère ?

Par exemple : " Dieu est à l’origine de toute chose. " Remplacez Dieu par énergie atomique et la phrase prend un sens beaucoup plus acceptable. Pourtant, qui aujourd’hui est capable de se figurer ce qu’est l’énergie atomique ?

Freud écrit : " …c’est pure illusion que d’attendre quoi que ce soit de l’intuition… ".

Une partie de nous même, peut être le " ça ", aurait-elle accès à une sorte de " connaissance " ?

L’intuition serait une autre voie d’accès, comme le rêve, à cet inconscient " barré " par ce gardien vigilant que serait notre " Surmoi ".

Là nous ne pourrions que rejoindre Freud lorsqu’il dit que l’Église (en tant que formidable " Surmoi externe ") limite notre évolution.

3ème - La religion du prophète :

On l’a vu, la religion ne tient pas à l’analyse si l’on se place du point de vue théorique. Il pourrait en être autrement du point de vue de l’expérience :

Que dire de cet homme qui ayant abandonné famille, biens, statut social et tous ces liens qui semblaient l'entraver ? Qui après s’être adonné à la méditation en des lieux généralement déserts, semble être parvenu à une extase mystique qu’il décrit comme étant différente de toute chose rencontrée avant.

Alors délire mystique ou mystification ?

Il est à noter que ceux qui sont revenus raconter leurs expériences ont toujours tenu à vivre en dehors de la société et ont généralement été combattus par l’Église en place. 

Si l’Église impose un dogme (théorique), le prophète propose un chemin (pratique).

Le premier enseignement du Bouddha aurait été : " Ne me croyez pas… ". Il invitait par-là son auditoire à ne pas créer un dogme mais plutôt à essayer de parcourir le chemin par lui-même.

Il semble aussi que si l’Église impose un " Surmoi " externe impressionnant à ces fidèles. A l’inverse le prophète proposera un abaissement du Surmoi.

Par exemple Jésus dit : " que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre… " Il nous invite par-là à la tolérance.

Ou encore : " laissez venir à moi les petits enfants, car c’est à leur image qu’il faut être… ". Invitation à la simplicité (le petit enfant est supposé avoir un Surmoi peu développé)

Maître Dogen fondateur du Zen au Japon dit : " …ne dites pas ceci est bien, cela est mal, abandonnez tout jugement… "

Ainsi, en dehors d’une dizaine de commandements : ne pas tuer, ne pas voler etc. (ce qui est très peu au regard des contraintes énormes qu’impose l’Église), le prophète invite à abandonner tout jugement, toute attente et même à rejeter toute notion de bien et de mal.

Alors qu’advient-il des pulsions originaires ? Suite à l’abaissement du Surmoi, elles rencontreraient moins d’obstacle. C’est peut-être là que les notions de méditation, concentration, contemplation et même de dévotion peuvent être intéressantes.

Certaines religions nous invitent à abandonner tous désirs et lorsque celui-ci parait, elles nous proposent, surtout de ne pas de les refouler, mais de les laisser passer comme étant des objets ou même dans certains cas de les offrir à des entités extérieures.

Il existe même une religion (au Tibet) qui propose de se concentrer sur une déité et qui avoue dans le même temps que celle-ci n’existe pas et est purement illusoire. 

N’est-ce pas ce que propose la psychanalyse pendant la cure : Abaissement du Surmoi et transfert des pulsions vers le thérapeute ? L’objectif étant d’abandonner la charge émotionnelle au cours de l’abréaction.

L’expérience mystique serait-elle une gigantesque abréaction ?

Voilà comment Nyoshul Lungtok la décrit : " En cet instant, la certitude de la réalisation naquit au plus profond de moi. J’avais été libéré des chaînes de ‘’ce qui est’’ et ‘’ce qui n’est pas’’. J’avais réalisé la sagesse primordiale, l’union sans voile de la vacuité et de la conscience claire, intrinsèque… "
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Jean-Charles Bouchoux, Psychanalyste
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Conception et mise à jour  Alain Rioux, Psychologue, Tous droits réservés, © Copyright 2003.