La bibliothèque de psychologie de Psycho-Ressources

.
Comment guérir quand on a occulté sa douleur ?

Par Nicole Lecocq-François, Psychothérapeute Catharsiste glaudienne, Belgique
Voir ma page Psycho-Ressources 

Voyons à travers un exemple :
Comment le mal-être perce malgré l’occultation.
Comment ce qui est occulté est « visible » dans le symptôme.

Il n’y a chez l’adulte consultant de l’exemple qui va suivre, aucune mémoire consciente de l’événement rapporté au moment du revécu, l’occultation est totale.

Les faits : la personne est enfant, elle traverse le petit bois, ce qui est un raccourci, pour rentrer de l’école. Elle est terrorisée par la présence de deux hommes arrivés là en voiture, ils veulent l’attraper. Elle court, court à perdre haleine pour leur échapper. Elle y parvient. Ils renoncent, en continuant à la menacer.
Elle décide sur place que plus jamais elle n’ira par le bois. Désormais, elle rentrera par la route, ce qui est beaucoup plus long.
Les ressentis : « J’ai dû courir, retenir mon souffle, qu’on ne me voie pas, me rendre invisible, me cacher ». Après : complètement choquée. Incapable d’en parler en rentrant, « On va dire que c’est de ma faute », grande solitude, « Je n’ai plus envie de sortir de chez moi ».
Plus tard : « Un sentiment que je dois être une gentille fille sur la route pour pas avoir de problèmes, ça me dépite de devoir me dire que je dois être ça, qu’on ne peut pas prendre de risques, qu’on doit être un peu comme un robot, moins de liberté, il faut être sur la route… ». « Il n’y a plus de couleurs, c’est gris ». « J’ai vraiment l’impression que je suis en train de me dire que plus jamais je ne prendrai de risques, que plus jamais je ne prendrai le bois ».

Elle occulte l’événement. 

Ce qui va transparaître de cet événement dans la vie de la personne ensuite : 

- Elle ne rentre plus jamais par le bois, car elle a peur.

- Son adolescence est « grise grise grise… ». 

- Lorsque la personne consulte en Catharsis (dans la quarantaine), elle dit à quel point sa vie lui semble morne en dépit du fait qu’elle est mariée, a plusieurs enfants et aime son travail (à la maison).

- Elle souffre d’une problématique en lien avec le fait d’être vue, ça lui est insupportable, elle ne sait plus où se mettre quand on la regarde, l’interroge… elle rougit.

- Elle vit en étant toujours sur ses gardes, elle a toujours besoin de voir s’il n’y a pas quelqu’un qui la suit.

- Elle vit « entre ses quatre murs ».

- Elle est constamment en méfiance de l’autre, surtout des hommes.

- « Le plus dur est d’aller faire les courses », dit-elle, « J’ai toujours peur de rencontrer quelqu’un que je connais et de devoir parler ».

Après la désoccultation, la personne est profondément soulagée. Elle peut relier ses symptômes à ces parts inconnues d’elle-même révélées par son revécu et ses ressentis.

Son subconscient lui fera alors vivre un processus de réparation par une symbolisation spontanée dans laquelle elle est sollicitée par un inconnu qui veut la faire monter dans sa voiture. Elle refuse, calme, sans panique ; il s’en va.

Une autre symbolique se met en place : « J’ai mis des gants de boxe, je brandis mes poings, maintenant je sais me défendre, on ne m’embêtera plus ! … Un sentiment que je n’ai plus peur… Je me sens en sécurité, insouciante même ».

D’autres images suivent d’une aisance retrouvée alors même qu’elle se trouve parmi plein de gens qui se déplacent.

Le processus de guérison est simple. Il demande à la personne essentiellement de « lâcher ». Il requiert la même qualité du Catharsiste glaudien qui est amené à lâcher ses a priori, sa volonté de diriger, pour laisser la place au subconscient qui déroule le fil conducteur du besoin profond de la personne.

Nicole Lecocq-François
Psychothérapeute Catharsiste glaudienne, Belgique
Voir ma page Psycho-Ressources 
.

Ce texte est la propriété de l'auteur. Toutes reproductions sans l'autorisation de l'auteur est interdite.
Conception et mise à jour  Alain Rioux. Ph. D., Psycho-Ressources, Tous droits réservés, © Copyright 2009.