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Comprendre le conflit afin de le prévenir &

MISS - Mesure d'intensité de sentiment de sauvetage

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Par Marc Lebraud
Psychopédagogue, Intervenant Psychosocial, France

EXTRAIT

"On ne peut aider une personne qui ne souhaite être aidée si cette dernière ne fait preuve de reconnaissance envers celle qui veut l'aider. 

En toute personne, la pitié, la culpabilité et l'anxiété mettent un sauveteur en action. C’est pour se libérer de l’inconfort ressenti par la détresse de l’autre, que le sauveteur passe à l’acte. La compassion qu'elles ressentent guide une attitude authentique et leur permet d'accorder leur aide en toute connaissance de cause. Celui-ci est la plupart du temps convaincu qu'il doit absolument faire quelque chose. Il croit savoir ce qu'il faut faire mieux que quiconque, se sent indispensable et irremplaçable même si on ne lui a rien demandé. Il est porté à croire que le monde ne peut fonctionner sans lui, que la personne en face de lui est incapable de se débrouiller seule, de se prendre en charge elle-même. En fait, il se croit plus compétent que la personne elle-même pour décider de ce qui est bon pour elle. Le sauveteur agit avec une bonne intention, il se sent à cette étape une âme charitable et un grand cœur, mais il protège quelqu'un sans tenir compte de ses besoins réels. 

Malgré cette image de pureté relative, c'est plutôt pour se libérer de l'inconfort ressenti par la détresse de l'autre, que le sauveteur passe à l'action. Malheureusement, il se rend compte rapidement qu'il ne voulait pas vraiment faire cela, il s'irrite et la plupart du temps il s'en veut. Il s'aperçoit que ce qu'il a fait n'était pas vraiment de son ressort ou encore il se retrouve avec des problèmes qui ne le concernent pas ou sont très différents de ce qu'il avait imaginé. Il se demande s'il n'est pas allé trop loin, ne sait plus où s'arrêter et voit la dépendance de l'autre s'installer. Bref, il s'est sacrifié et il s'en veut. De plus, la victime, cette âme en détresse ne lui témoigne aucune reconnaissance. Elle ne se comporte pas correctement et n'écoute plus les conseils. Elle se sent contrôler, incapable d'agir et résiste. Loin de s'améliorer, la personne sauvée, libre de toutes responsabilités, poursuit ses comportements destructeurs et elle a tout le loisir d'en faire le reproche au sauveteur. Si celui-ci est convaincu de sa mission, il poursuit un peu plus ses efforts, toujours en laissant de côté ses besoins et désirs. A ce moment, le sauveteur peut finir par s'épuiser et abandonner. Il se sent alors exploité, vidé et devient lui-même victime. Autrement, il laisse le gilet de sauvetage pour le gourdin et se transforme en persécuteur (une forme de persécution : le double-bind). Il impose des règles sévères qui doivent être respectées. Il surveille attentivement le comportement de l'autre et au moindre écart, intervient. Il se met en colère et menace de couper les privilèges. 

En harcelant, contrôlant et persécutant l'autre, le sauveteur finit tôt ou tard dans le coin de la victime. Les sentiments à cette étape sont extrêmement douloureux et vont de la perte d'estime à une sensation profonde d'inadéquation. Malheureusement, le cycle continue de se répéter tant et aussi longtemps que le sauveteur ne se rend pas compte de sa dynamique. Il parcourt à nouveau le triangle de Karpman. Cette façon de réagir, le sauveteur l'a souvent apprise dans son enfance surtout s'il a dû prendre soin d'un parent malade, alcoolique ou souffrant d'un problème d'adaptation sociale. Même enfant, il a dû prendre soin de l'autre à un moment de sa vie où il aurait dû apprendre à prendre soin de lui-même. Ainsi, il perpétue à l'âge adulte ce qu'il a appris dans l'enfance et continue de porter secours à tous sauf à lui-même. Le sauveteur a de la difficulté à reconnaître ses propres désirs, ses propres besoins. C'est à travers les autres, et à son propre détriment, qu'il cherche à se valoriser et à se réaliser. 

Pour briser le cycle du sauvetage et sortir du triangle : 

1/ en premier lieu, lorsque quelqu'un près de lui vit une difficulté, l'aidant doit prendre le temps de bien écouter le message qui lui est livré en intervenant le moins possible. 

Quelquefois, écouter suffit mais si ce n'est pas le cas, écouter lui permettra d'évaluer s'il peut être utile ou non. 

2/ deuxièmement, il est primordial de se demander si la victime est une vraie victime. 

Mais l’attitude de sauvetage peut être dangereuse : on assiste à une victimisation du sauveteur si celui-ci n’obtient pas de reconnaissance et ainsi il devient persécuteur. 
Effectuer un sauvetage prive souvent l'autre de sa liberté d'action. La motivation du sauveteur est souvent d'accomplir un exploit qui s'éloigne du pur désintéressement. 

3/ troisièmement de se demander quel est le type du conflit ? "
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Clé de correction
Correction MISS : mesure d’intensité de sentiment de sauvetage 
Victime : items 1, 5, 8, 10. Persécuteur : items 2, 6, 9. Sauveteur : items 3, 4, 7, 11, 12, 13, 14. 

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Par Marc Lebraud
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